Archives de catégorie : Musiques classiques et jazz

L’anniversaire musical de Fabrice Luchini


«La puissance des textes de Frédéric Nietzsche sur la musique, des poèmes d’Arthur Rimbaud, de Victor Hugo…, et des œuvres de Jean-Sébastien Bach, Frédéric Chopin, Claude Debussy, que nous avons interprétés avec la pianiste Vanessa BENELLI MOSELL et le violoncelliste Henri DEMARQUETTE lors d’une soirée au Festival de Nohant cet été*, nous ont donné envie de recommencer le jour de mon anniversaire. »
* Un grand merci à Jean-Yves Clément d’avoir été l’instigateur conscient et inconscient de cette rencontre.
Fabrice LUCHINI

 

Jeudi 1er novembre, jour de Toussaint, il y a un monde fou devant le petit théâtre rue Monsigny. Une grande enseigne lumineuse visible depuis la rue du 4 septembre : Luchini.

Il arrive sur la scène d’un pas assuré, tel le gladiateur dans l’arène, sourire éblouissant, chemise et dents blanches, blue-jean très seyant, petite veste de cuir qu’il ôtera rapidement, car il fait très chaud, la salle est pleine à craquer.
Merci d’être venu pour mon anniversaire. La salle éclate immédiatement d’un chant « Bon anniversaire Fabrice« , réaction qui le surprend et le ravit : je n’en demandais pas tant !
Et voici les musiciens qui m’accompagnent, et d’abord la pianiste Vanessa BENELLI-MOSELL. Entre alors  un « top model », une blonde jeune femme d’un mètre quatre vingt, longue robe blanche fendue jusqu’à la cuisse, hauts escarpins dorés, sourire étincelant. Elle salue le public. La salle s’agite, pleine d’admiration. Luchini est aux anges, ravi de l’apparition.
Et maintenant notre violoncelliste, Henri Demarquette, dans une tenue disons… plus sobre.

Le spectacle commence avec une citation du Syllogisme de l’amertume de Cioran sur J.S. Bach : »S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu », suivi d’un aphorisme de Friedrich Nietzsche sur le même Jean-Sébastien Bach, et notre ami Demarquette d’enchainer avec une suite pour violoncelle seul de Bach. Son instrument gratte un peu trop à mon gout,  heureusement toutes les pièces jouées ensuite le seront avec sa maitrise et son talent habituels.

Suivront successivement des pièces jouées par l’un et/ou l’autre de nos deux musiciens, pièces issues de leur répertoire (ils se connaissent bien, ils ont fait récemment un disque ensemble). On passe de Chopin qui admirait Bach (belle transition de Luchini), à Liszt, de Liszt à Bizet  avec une  superbe transcription de Carmen par Horowitz dont j’ignorais qu’il fut compositeur, puis Wagner,  transition facilitée par la lecture du Cas Wagner, le texte où Frédéric Nietzsche dit son amour (soudain) pour la musique de Bizet et sa (soudaine!) haine de Wagner qu’il admirait. L’interprétation du Carmen d’Horowitz par  Vanessa BENELLI-MOSELL est tout simplement éblouissante, beaucoup mieux articulée et nuancée que celle d’Horowitz.

Les transitions déclamées avec la truculence  habituelle par un Luchini en pleine forme (mais qui parfois perd un peu sa voix) se poursuivent avec notamment Rimbaud et sa diatribe contre les Assis, un poème d’actualité Le dormeur du Val , un autre composé à 15 ans A la musique dont il nous dit que le dernier vers, « Et mes désirs brutaux s’accrochent à leurs lèvres… » fut remplacé par « – Et je sens les baisers qui me viennent aux lèvres… » à la demande de son professeur.
Puis vient Baudelaire, critique musical; Hugo et le poème Booz endormi; il s’extasie devant ces deux vers « Un frais parfum sortait des touffes d’asphodèle ; Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala« ). Prétextes à écouter  Debussy, Schubert… J’en oublie certainement.

La séance se termine dans la joie avec les adieux du trio et de nouveau le chant du public,  joie qu’exprime la très courte vidéo ci-après, dans le champ des étoiles (comme dirait Hugo).

Récital de piano d’Anne GOLHEN


Pour ce début de saison 2018/2019, notre Association MusiComposer a le plaisir de vous présenter un grand Récital de Piano par ANNE GOLHEN.
le Jeudi 29 Novembre 2018 à 20h00 en l’Église du Bon Secours – PARIS 11e

Au programme :

BEETHOVEN: Sonate n:17 « La Tempête »
Debussy: Pagodes, L.Boulanger: Piu Jesu (Trancription: E.Cormier)

Ainsi que des créations de:
Ph. DELAPLACE, JL. PERU et JL. FOUCART

Entrée gratuite (Libre participation aux frais)

Pour vous permettre de dialoguer avec l’ interprète mais aussi avec nos compositeurs, Un verre de l’amitié vous sera offert en fin de concert

Barenboim à la Philharmonie

Il fait beau au sortir du métro Porte de pantin en ce samedi.
Nous nous dirigeons vers le bâtiment de la Philharmonie pour une déjeuner rapide avant concert. Les abords sont toujours aussi peu accueillants avec ces façades noires, ces entrées et couloirs obscurs, ces plafonds aux couleurs sombres. Qui  a bien pu concevoir  un environnement aussi lugubre? Jean Nouvel ? Pas de quoi pavoiser,  en effet, quand on pense aux abords des Philharmonies de Berlin ou de Lucerne, au hasard…
Le restaurant cafétéria du rez de chaussée ne propose que des sandwichs (le plat du jour est arrivé trop tard, après le début du concert nous dira plus tard la responsable). Le Café des concerts, à l’entrée du Parc ne sert sa clientèle que dans sa grande salle bruyante, et si peu conviviale, malgré la terrasse ensoleillée… Décidément, tout est la pour nous faire regretter le quartier de la salle Pleyel et ses cafés si accueillants. Même la vue du haut des terrasses ne se mérite pas vraiment, qui nous laisse voir surtout des barres d’immeubles et des tours, cachant le panorama du Paris de l’intérieur.

Et le concert?
Il s’inscrit dans le cycle de la Biennale Pierre Boulez, avec Barenboim et son Boulez Ensemble.
Au programme,  Continuer la lecture de Barenboim à la Philharmonie