Ma première pensée sera pour mes fesses endolories par plus de trois heures dans l’un des mauvais fauteuils du Théâtre du Châtelet (*). Il y a tellement d’autres salles à Paris où les fauteuils sont plus confortables, Monsieur Zygel !
Ma deuxième pensée sera pour les spectateurs de l’année 1925. Les pauvres, ils n’ont pas eu la chance de voir un film superbement restauré en HD 4K, un film par ailleurs bien léché, mais qui exacerbe d’une manière un peu simpliste les boursouflures du mélodrame de Victor Hugo sans en restituer le coté picaresque… Éternelle comparaison entre le roman, enjolivé par le souvenir, si riche grâce au support de l’imagination et le film, si réducteur.
Ma troisième et dernière pensée sera pour le pianiste (voir la vidéo). A quoi se shoote-t’il? Faut-il être masochiste pour improviser au piano avec autant d’entrain, de science et de délectation pendant près de six heures, dans l’obscurité, au pied d’un grand écran !
J’ai bien aimé ces pincements de cordes basses dans les moments graves, moins ces accords en ostinatos à la main gauche, un procédé efficace pour créer le climat mais un peu trop appuyé ou systématique à mon gout.
Quand même, Bravo et Merci ! Monsieur Zygel, pour nous avoir offert ce spectacle si singulier.
(*) Pour des raisons indépendantes de ma volonté, je n’ai pu assister qu’à la deuxième partie du spectacle (seulement trois heures et demie).
J’ai vu Fatima, le dernier film de Philippe Faucon hier soir. La presse en dit beaucoup de bien, et c’est vrai que les dialogues en sont justes, que les acteurs sont excellents, qu’on y trouve les quelques remarques malicieuses qui font dire qu’il est plein d’humour…
Et pourtant j’ai été un peu déçu. L’intrigue est mince, le suspens n’est pas là (ça finit en queue de poisson), on ne s’ennuie certes pas, mais l’histoire reste un peu mièvre, anecdotique, au « premier degré », c’est le monde des bisounours, bref le scénario est un peu léger… Rien à voir avec Ken Loach.
Très agréable cette soirée Dimanche sur Arte qui diffusait La NUIT Louis XIV de William Christie (j’ai vu cette retransmission en replay, disponible jusqu’au 1er décembre sur le site d’ARTE).
Au programme, Denis Podalydès d’abord, tel qu’en lui-même, formidable acteur dans une présentation royale de ces musiques du temps de Louis XIV, avec notamment l’opéra Atys de Lully plein de fantaisie et de sensibilité, une œuvre que j’ai découverte, et des pièces beaucoup plus connues de Delalande, Charpentier et Desmaret, interprétées par l’Ensemble des Arts Florissants et un quatuor de beaux chanteurs souriants sous la direction de William Christie; on se promenait gaiement à travers le château de Versailles dans une flânerie qui nous conduisait de l’Opéra Royal jusqu’à la Galerie des glaces avec en bouquet final un feu d’artifice dans les jardins que l’on admirait par les fenêtres.
Sûr que nous étions tous des Rois Soleil devant notre télé, mieux qu’à Versailles !
Emission à voir sur le site d’ARTE jusqu’au 1er décembre 2015.