Archives de catégorie : Lyrique-Opéra

Lyrique et Opéra

THESEE de LULLY au Théatre des Champs Elysées

ou la (Re)naissance de l’Opéra Français.

Depuis maintenant plus de vingt ans, l’opéra baroque est de nouveau prisé des musiciens et du public, certains sociologues et musicologues spécialistes des comportements culturels n’ayant pas hésité à  qualifier le «baroque» de musicalement «correct». Il est vrai que l’engouement actuel a de quoi dérouter un auditeur contemporain lambda dont la sensibilité est largement tributaire des bouleversements esthétiques subis par l’art lyrique depuis Mozart.jusqu’à  Manoury.
Peut-être les français entretiennent-ils une vague nostalgie pour les fastes de Versailles et, plus globalement, pour une époque où les arts européens se conjuguaient à  la mode française. Quoi qu’il en soit c’est à  l’italien Giovanni Batista Lulli devenu par la seule volonté de Louis XIV, le grand ordonnateur des divertissements musicaux royaux, que l’opéra français doit son existence. En effet, alors que l’opéra italien régnait sans partage sur le reste de l’Europe, Lully sut concevoir un genre lyrique nouveau taillé sur mesure pour ce gigantesque laboratoire des arts que fut le chantier du château de Versailles.

 Louis XIV et Lully à  l'époque du Thésée de Lully (1675)

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Tannhäuser jeudi 27 décembre 2007 à  la Bastille

(Aujourd’hui, c’est Jean-Armand qui prend la plume 😉 ) Jeudi 27 décembre, três belle soirée à  l’opéra Bastille, pour cette nouvelle production de Tannhäuser avec une mise en scène de Robert Carsen qui fut un temps menacée par la gréve des machinistes. Carsen transpose la situation en faisant de Tannhäuser un peintre. Si jamais transposition fut intelligente, c’est bien celle-ci, et force est de constater que Carsen est une valeur sà»re (le Songe d’une nuit d’été, Manon Lescaut, la Femme sans ombre). On s’aperçoit que Wagner emploie, dans son texte, beaucoup de métaphores picturales. La scène du concours de chant devient une scène de dispute entre les artistes, de la façon la plus naturelle qui soit.
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Tristan et Yseult à  la Scala : Vive Chéreau ! Vive Wagner !

Il ya des soirées, comme ça où¹ il faut savoir ne pas courir les concerts de patronage ou de musique contemporaine pour (se) faire plaisir (avec feu Stockhausen, par exemple !), mais rester chez soi.
Rester chez soi parce que c’est là  que ça se passe, bien installé pour quatre heures dans un bon canapé devant la télé qui retransmet en direct (merci Arte!) le plus bel opéra que vous ayez jamais vu et entendu ! J’aurai pu me transporter à  la Scala de Milan mais à  2000 euros la place…mesquinerie, c’est vrai. 🙂

(Deux photos de presse signées Marco Brescia, Reuters)
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Tosca à  Bastille : Un bon compromis entre tradition et modernité

(Yves Rinaldi, chroniqueur invité signe ce billet) La derniêre production du célêbre – et révolutionnaire – opéra de Puccini à  l’Opéra Bastille peut être saluée comme une réussite. J’ai déjà  eu l’occasion d’évoquer dans ce blog en quoi Tosca constituait un tournant décisif de l’opéra italien vers un assouplissement des rêgles un peu rigides du bel canto conduisant à  l’affirmation de la dramaturgie comme élément moteur du genre. Sa création à  Rome, en 1900, ouvre la voie vers la modernité, bien que les innovations de Tosca passêrent à  l’époque presque inaperçues, compte tenu des tensions nationalistes qui sévissaient à  l’époque, y compris dans l’univers feutré des scênes lyriques. Ainsi Tosca fut elle conspuée à  Paris, à  la suite d’une regrettable cabale ourdie par Debussy, alors tout à  la genêse de son Pelléas (1902). Paris rend aujourd’hui justice à  Puccini et à  sa modernité, si l’on en juge par le succês enthousiaste que connaissent les représentations de Tosca à  l’Opéra Bastille.
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