Cher Philippe,
J’ai écouté attentivement le 2e mouvement de ton dernier ouvrage intitulé « Jeux de quartes » pour quatuor de bois et l’ai trouvé très intéressant, bien que d’un abord difficile en première écoute.
La rythmique à quatre temps fait l’unité de la pièce, avec un caractère primesautier délibéré qui évoque la légèreté et l’insouciance d’une jeunesse joueuse.
Sans partition, je me suis amusé à rechercher (c’est une gageure !) les tonalités utilisées dans cette pièce largement atonale. Le début en fa enchaîne rapidement les modulations pendant les 30 premières secondes, plus ou moins à la quarte (d’où le nom de la pièce ?). Mais à partir de 29′ , la tonalité reste globalement en sib, ce que confirme la pirouette tonale de la fin.
Je me suis demandé comment tu composes (chacun a son style, sa méthode…). Ecris- tu sans te poser trop de question sur la forme, comme un Dusapin, dans la foulée d’une inspiration qui dicte le style ? Ou au contraire, écris-tu « sous contrainte », comme Messiaen ou Boulez (chacun avec sa méthode) ? Essaies-tu d’éviter les consonances, les idées mélodiques, les résonances lointaines des musiques néo-classique que l’on trouve chez un Karol Beffa ? La question se pose, à l’écoute de ta musique.
Je profite de ce billet pour présenter tous mes voeux à mes fidèles lecteurs : que cette année soit plus riche d’oeuvres musicales et artistiques, avec moins des problèmes que nous vivons malheureusement au quotidien.
Jean-Louis Foucart