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« Pour chanter ça, il faut placer la voix derrière les yeux. »

Les confidences de Pascal Dusapin   sur sa musique sont finalement assez rares; son art de composer, sa recherche de la forme restent un mystère pour bien des musicologues.  Aujourd’hui Il  nous  fait quelques révélations. Loin de composer « à l’instinct » comme on lui en prête parfois la démarche,  « au crayon », « à la table » comme il l’affiche habituellement  (voir ici quelques exemples), il parle de « logiciel », « structure », « étais », « contraintes » dans un interview de Pierre Gervasoni au journal Le Monde. En voici quelques extraits.

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La seule fonction réelle de la musique de film, c’est de nourrir le compositeur

[Recyclage d’un billet daté du 20 mars 2008]
Hier soir, j’étais au Grand Rex, un cinéma classé monument historique avec sa salle mythique de 3000 places; décoration arts déco façon 1930 avec ciel étoilé, colonnades grecques en carton pà¢te, fauteuils club très confortables, une scène plus grande que celle de l’Opéra (*)… Pas de film comme c’est habituel ici ni de spectacle de music-hall. Une sono três sophistiquée en fond de salle servie par des ingénieurs du son britanniques. Sur scêne, une foule d’instruments plus ou moins hétéroclites : outre ceux habituels de l’orchestre symphonique, un orgue Hammond, un verrophon (cet instrument fait de tubes de verre dont on joue en les frottant avec des doigts mouillés et dont le son rappelle les Ondes Martenot), des claviers (2 Tritons de chez Korg), un piano à  queue, un vibraphone, kalimba, etc.
Il est 20H30, on attend toujours sagement depuis 20H00 que le spectacle commence; la salle continue de se remplir lentement, patiemment, beaucoup d’étrangers, anglais, allemands, polonais, beaucoup de gens invités… Les spectateurs qui ont payés leur place, les habitués des salles de concerts classiques arrivés à l’heure par habitude montrent à peine leur impatience. Drôle d’ambiance faite de ferveur; on se croirait dans une église mexicaine un jour de Pâques, juste avant la messe ! Enfin, à  20H45, les musiciens envahissent la scêne silencieuse, dans la pénombre; seules les ampoules des pupitres éclairent (mal) la salle. Suivent une quarantaine de chanteurs réunis en chœur en fond de scène.
Enfin, un grand type – chemise et pantalon noirs, crâne luisant dans la maigre lumière d’un projecteur – monte sur l’estrade, lève sa baguette, et tout doucement la musique nous envahit, toujours dans la pénombre. C’est « Silence, Night and Dreams« .
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