CANTATES ITALIENNES XVII et XVIIIèmes siècles

(C’est Castafiora, rédactrice invitée qui signe cette chronique du concert produit par Philippe Maillard donné salle Gaveau le 20 avril 2007 par Sandrine PIAU, soprano, Sara MINGARDO, alto, avec Luca Peverini, Violoncelle, Ugo di Giovanni, théorbe, sous la direction du claveciniste Rinaldi ALESSANDRINI, dans des œuvres de d’Alessandro Scarlatti, Giovanni Salvatore, Nicola Porpora, Antonio Vivaldi et Georg Friedrich Haendel)

Sara Mingardo
Sandrine Piau
Rinaldi ALESSANDRINI

 

 

 

 

 

Le concert commence avec une cantate de Scarlatti : « Ce séjour paisible et ombreux », où il est question de brise légère, de rossignol et de repos. Nous nous croyons dans la paix et la sérénité d’un paysage idyllique mais les tourments de l’amour vont venir troubler la quiétude, et les chanteuZoiselles vont se changer en tragédiennes tourmentées, désireuses de s’endormir pour toujours car qui peut savoir si l’amour est une source de plaisir ou de souffrance. Nicola Porpora, compositeur italien (1686-1768) connu du grand public pour avoir fait chanter le célèbre castrat Farinelli (1) succède à Scarlatti avec l’histoire de Tirsis, jeune homme amoureux d’une belle qui porte des noms divers dans la légende mise en vers par de nombreux poètes. Sandrine Piau doute de la fidélité de son bel amant et exprime des sentiments divers : crainte, douleur, doute……. jusqu’à l’espoir : « Mais je sais aussi que l’espoir s’attire la constance d’un cœur qui toujours a peur que sa fin soit proche ». Toutes les cantates reposent sur ce dilemme : amour, source de plaisir et / ou de malheur. Les deux cantates finales sont des morceaux de bravoure :
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L’harmonie selon Jean-François Zygel

Rédaction et adaptation des illustrations sonores d’après les notes prises lors de La leçon de musique du 6 avril 2007 à la Mairie du XXe à Paris. Plus de détails? Voir mes 20 Leçons d’harmonie

Au début était…la monodie, le cantus en ison, le chant mélodique a capella, un chant égal « qui ne roule que sur deux sons » comme le dit joliment Jean-Jacques Rousseau dans son Dictionnaire de la musique.
Un chant sans aucun accompagnement, tel que le chantaient peut-être les premiers chrétiens dans leurs églises…
Écoutons ce « Super flumina Babylonis » [1]:

Super flumina Babylonis

On ne parlait pas d’harmonie à l’époque, pas plus que d’harmonie entre les peuples… Le Peace and Love viendra beaucoup plus tard, après les « notes qui s’aiment » de Mozart.
Notez combien nombreux sont ces termes de musique utilisés dans des sens différents dans le langage courant, qu’il s’agisse d’harmonie des couleurs, de fugue de la petite dernière, du canon du fusil, de la modulation de la voix…mais revenons à nos moutons.

Donc en ce temps là, l’harmonie n’existait pas.
Remarquons d’ailleurs qu’elle n’existe toujours pas dans 80% des musiques du monde.
On reconnaît partout le rythme, la mélodie, l’orchestration, et même la forme, avec le modèle ABA de la chanson et de son refrain. Mais qui a jamais entendu ces exclamations : « Oh! Quelle belle marche de quinte! » à l’écoute de Brahms, ou « Tiens, une pédale de dominante! »? L’harmonie, cette science de l’enchaînement des accords est le cœur de la musique. Elle reste la grande spécialité de la musique occidentale.
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