Il y avait du monde hier soir, Salle Pleyel. Le serveur du restaurant nous avait prévenu, juste avant le concert: « Oui, ce soir, on attend du monde ici, car il parait que c’est complet là-bas, pas comme la semaine dernière où la programmation était pourrie ».Effectivement, il y avait du monde, et du beau monde pour ce concert retransmis en direct sur France Musique et que l’on peut écouter encore.
J’arrive en avance, mais Henri Dutilleux est déjà là , deux rangs devant nous, bien calé au fond de son fauteuil, la béquille à ses pieds. Le grand homme (« mon Cher Maitre » dira Pierre Berger venu le saluer) parait bien fatigué, davantage que précédemment.
Henri Dutilleux à Pleyel le 10/12/2010.
Pascal Dusapin arrive bientôt, grande silhouette dépassant d’une tête la foule qui s’installe dans les fauteuils d’orchestre, une très jolie jeune femme blonde à ses cotés (Florence Darel – son épouse). Il a l’air un peu nerveux, le visage crispé. Il s’installe en bord d’allée – c’est plus pratique pour monter prestement en scène saluer son public, ce qu’il fera tout à l’heure. Il ne salue pas tout de suite le Maitre, quelques places plus loin. Je note qu’il ignorera aussi ma présence non loin de lui bien que nous soyons familiers l’un l’autre, 🙂 mais je lui pardonne, ébloui que je suis encore par sa musique.
Je note aussi qu’il se présente sur le programme par cette phrase qui lui ressemble bien : « Chacun a son truc. Il est vrai que maintenant beaucoup préfigurent leur œuvre à l’ordinateur, maquettent, écrivent des particelles. Pour ma part, je travaille dans la masse, comme un sculpteur, à l’ancienne« . Le programme débute par son œuvre Reverso dont on trouvera ici ce qu’en dit le programme. C’est une très belle pièce de musique symphonique, comme je les aime.
Ecoutez la (21 mn) :
Bravo Monsieur Dusapin ! Cette pièce tient tout à fait la comparaison avec les Métaboles pour orchestre, l’une des œuvres les plus emblématiques du style orchestral d’Henri Dutilleux, un chef d’œuvre datant des années 60s que nous écoutons ensuite.
Le chef, Myung-Whun Chung vient embrasser le compositeur à la fin de la pièce, pour le saluer et le montrer au public, ce qui vaudra à Dutilleux l’une des plus vibrante ovation que j’ai entendue venue du public de la salle Pleyel (je ne sais si l’enregistrement radio la fait entendre). L’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Myung-Whun Chung nous joue ensuite, en deuxième partie de programme, successivement Le Tombeau de Couperin et l’un des chefs d’œuvre de la musique du XXe siècle, les suites 1 et 2 de Daphnis et Chloé de Maurice Ravel, une demi-heure d’une musique merveilleuse. Décidément, cet orchestre récidive dans la qualité, c’est le meilleur orchestre symphonique du moment.
De très nombreuses personnes sont venues saluer Dutilleux, à l’entracte
pour lui dire leur admiration et se faire photographier avec lui. Dur d’être un grand compositeur! (Ici Pierre Berger converse avec lui)
Désolé, j’ai perdu mes jumelles
Mais, ne serait-ce pas Evelyne que l’on voit au troisième rang ?
YVes.
J’ai rajouté dans le billet un streaming de Reverso de Dusapin que j’ai repiqué de l’enregistrement de Radio France (avec quelques améliorations quand même, suppression du souffle et de bavardages intempestifs notamment)
Bravo pour cet article
Fred
Envoyé de mon iPhone