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L’Abbaye Saint-Philibert de Tournus

La façade (Source Wikipedia)Que faire un jour de pluie et de grand vent quand on passe à Tournus?

Visiter l’abbaye, bien sûr!
Et là, c’est la grande surprise, l’émerveillement total: Nous voici face à une grande église-forteressse du IX-XII » siècle, du plus parfait style roman.
On entre dans un imposant vestibule (le narthex), un endroit très sombre, avec d’imposants piliers ronds de pierres brutes; on descend quelques marches pour pénétrer  dans la nef centrale par une allée surprenante de luminosité – pour une église romane. On admire la hardiesse des voûtes (plus de 18 mètres !), l’impression est étonnante. Une technique de voûtage pratiquement unique a été mise en œuvre: la voûte en berceau transversal. Chacune des 5 travées est couverte d’une voûte de pierre en plein cintre, dans sa largeur, s’appuyant ainsi sur sa voisine au lieu de peser lourdement sur les murs latéraux. Continuer la lecture de L’Abbaye Saint-Philibert de Tournus

Juste la fin du monde de Xavier Dolan

Un film qui frappe fort, comme le film précédemment vu de Xavier Dolan.
Bien qu’il s’agisse d’un huit-clos – unité de lieu et de personnages – , on ne sent pas trop l’adaptation théâtrale de la pièce de Jean-Luc Lagarce, même si elle lui emprunte le scénario et probablement pas mal des dialogues. L’image est belle, un peu esthétisante – c’est la marque de fabrique de Dolan – , la musique de Gabriel Yared un peu trop prégnante parfois.
Mais les acteurs sont d’une vérité tout simplement époustouflantes dans des scènes oppressantes de violence  verbale ou dans les gros plans lumineux du non-dit. La conduite des acteurs est vraiment celle d’un maitre du cinéma. Rien que pour le jeu des acteurs, Ulliel,  Cotillard, brillants, Cassel, Seydoux et Baye dans la démesure, il faut voir ce film.

Olivier Greif et son 4e quatuor « Ulysses »

"Je veux que ma musique surprenne, perturbe, émeuve l’auditeur. Le pire compliment qu’on puisse me faire est de la trouver « jolie »."
 Olivier Greif
"Il est allé très loin dans le beau et dans le laid. Et il en était très fier!"
 Patrick Langot,
Violoncelieste du quatuor Syntonia et créateur du 4e quatuor "Ulysses" d'Olivier Greif.

___________Biographie________________ Site  d’Olivier Greif_______________

J’ai découvert une première fois la musique d’Olivier Greif (1950-2000) avec la Sonate de Requiem, une œuvre aigüe, particulièrement poignante lors d’un concert au Châtelet avec Henri Demarquette.
Un récent concert donné par l’association  Les Musicales Guil Durance m’a permis d’approfondir la connaissance de cette musique singulière. Cette fois c’est l’Ensemble Syntonia, qui nous  interprétait brillamment ULYSSES. Continuer la lecture de Olivier Greif et son 4e quatuor « Ulysses »

Lectures : de Vigan, Enard, Goncourts 2015

Je suis très (trop ?) sensible à l’événementiel littéraire. C’est ainsi que je me suis fait offrir les deux romans qui concouraient en 2015 au prix Goncourt, D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan  et Boussole de Mathias Enard. Ce dernier a remporté finalement la mise quand le roman de Delphine de Vigan recueillait le Goncourt des lycéens – un prix qui se mérite aussi; Mathias Enard l’avait d’ailleurs remporté en 2010.

Après lecture, qu’en dire ? Le premier, Histoire vraie se lit en une soirée. Nombreux passages un peu soûlants de psychologisme  féminin, mais finalement ça se lit bien, même si l’intrigue – une amitié féminine  qui devient encombrante et se termine en cauchemar – se révèle un peu ténue, ce qui peut expliquer les longueurs. Il en reste la marque d’une belle écriture.

Sur l’échelle de la facilité, le bouquin d’Enard se situe à l’opposé. C’est le genre de roman épais pour ne pas dire touffu, qui résulte d’une intense et passionnée recherche historique par l’auteur, travail énorme, un peu comme l’était cet autre fameux Goncourt,   Les Bienveillantes (2006) de John Littel. En l’occurrence il s’agit non pas de la deuxième guerre mondiale mais  de ce mouvement littéraire et sociologique que l’on dénomme Orientalisme, très à la mode au XIXe siècle et au début du XXe. Il est vu ici à travers le prisme d’une douce mais douloureuse nostalgie Continuer la lecture de Lectures : de Vigan, Enard, Goncourts 2015