Que faire un jour de pluie et de grand vent quand on passe à Tournus?
Visiter l’abbaye, bien sûr!
Et là, c’est la grande surprise, l’émerveillement total: Nous voici face à une grande église-forteressse du IX-XII » siècle, du plus parfait style roman.
On entre dans un imposant vestibule (le narthex), un endroit très sombre, avec d’imposants piliers ronds de pierres brutes; on descend quelques marches pour pénétrer dans la nef centrale par une allée surprenante de luminosité – pour une église romane. On admire la hardiesse des voûtes (plus de 18 mètres !), l’impression est étonnante. Une technique de voûtage pratiquement unique a été mise en œuvre: la voûte en berceau transversal. Chacune des 5 travées est couverte d’une voûte de pierre en plein cintre, dans sa largeur, s’appuyant ainsi sur sa voisine au lieu de peser lourdement sur les murs latéraux.
De beaux vitraux d’une sobriété toute moderne; au fond, près du chevet, des chapelles qui rayonnent autour du chœur rappelle une époque plus ancienne encore; des statues du XIIe siècle.
Puis on descend vers la crypte (attention la tête!), une église semi enterrée située exactement sous le chœur, avec ses colonnes de récupération de monuments antiques , sa voute surprenante avec son mortier brut de décoffrage, ses chapelles rayonnantes.
Retour dans l’église, on emprunte près de l’entrée un escalier assez raide pour aller à la chapelle Saint Michel et là, deuxième surprise, ce n’est pas une humble chapelle mais une nouvelle, vaste et haute église qui s’offre à nous, comme un étage se superposant à l’église inférieure, avec ses piliers et demi-piliers ronds qui s’élancent vers la haute voute et supportent la superstructure et les clochers, sans aucune charpente apparente. Un escalier de bois monte en zig-zag le long d’un mur de refend pour accéder aux combles, interdits d’accès.
A l’extérieur le cloitre et les bâtiments monastiques, les fortifications et leurs tours sont plus classiques, même s’ils méritent le détour.
Et voici cette visite en photos :