Cette Chansonnette pour Clarinette est la première (troisième en date) d’une série de 4 pièces pour Clarinette et Piano, dont deux déjà publiées ensemble ici.
Elle déroule sa partition (3 mn) sur le thème de la comptine bien connue, égayée de quelques vidéos illustrant mes promenades dans les forêts canadiennes. Bonne écoute !
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Interpréter une œuvre musicale
Comment prendre connaissance et interpréter une œuvre musicale ? Faut-il y aller « à l’instinct » en essayant simplement de respecter au plus prés les indications figurant sur la partition ?
Faut-il au contraire à l’instar des grands interprètes approfondir la composition dans son contexte : projet du compositeur, circonstance de son travail (vie matérielle et affective), influences musicales du moment, contraintes (notamment d’instrumentation) ou au contraire facilités dont il a pu momentanément bénéficier, etc.
Sidonie Blaise dans un article du Monde approfondit le sujet en analysant le livre « Interpréter. Pour une théorie de la reproduction musicale » (*) du philosophe Theodor W. Adorno (1903-1969) . Voici quelques extraits de cet article :
Dans cet essai, qui réunit en particulier des notes sur Frederick Dorian, Wagner, Bach, Beethoven, Berg ou Schoenberg, le philosophe de l’école de Francfort, également pianiste et compositeur, fonde sa réflexion sur le fait que « la musique n’est pas un langage », mais une « langue sans intentions ». Il se propose ainsi d’élaborer une théorie de l’interprétation qui soit spécifique à cet art (…) Face à l’écueil d’une interprétation musicale « historiciste » (qui respecterait scrupuleusement la lettre de la partition), le philosophe prône une interprétation dans l’esprit de l’œuvre, qui consiste pour le musicien à l’analyser et à la comprendre comme un tout avant de la jouer avec sa gestuelle et son corps propres – pensons à la forme et à la force des mains du pianiste, qui structurent son style (**).
Opposé à toute pensée relativiste, selon laquelle l’interprétation dépendrait de chaque musicien, Adorno esquisse, par une fine dialectique, une théorie générale. L’interprète, dans sa subjectivité même, doit viser un juste accord avec les notations et la gestuelle suggérée par ces notations afin d’éclairer la cohérence de l’œuvre. Ainsi, « l’objectivité de la reproduction présuppose la profondeur de la vision subjective, sous peine de n’être que le décalque rigidifié de la surface ».
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(*)Interpréter. Pour une théorie de la reproduction musicale
(Zu einer Theorie der musikalischen Reproduktion. Aufzeichnungen, ein Entwurf und zwei Schemata),
de Theodor W. Adorno,
édité par Henri Lonitz, traduit de l’allemand par Martin Kaltenecker, Philharmonie de Paris Editions, « La rue musicale », 448 p., 17 €.
(**) Cette remarque sur la gestuelle d’une oeuvre me rappelle cette anecdote que m’a raconté Florentine Mulsant « Quand j’ai montré ma partition à Demarquette, il m’a dit : Dans cette tonalité tu ne me facilites pas l’interprétation, en la baissant d’un demi ton je pourrais utiliser la » corde à vide » ce qui serait beaucoup plus simple ».
Ou cette autre du pianiste Eric Heidsieck : « Chez Ravel ou Chopin, on sent le pianiste car il compose en facilitant le passage du pouce dans les montées rapides ».
Pour mieux vieillir, faites du piano !
À l’instigation de l’université de Genève, 132 personnes âgés de 62 à 78 ans ont été sélectionnées avec l’objectif d’étudier les effets de la musique sur le cerveau.
Réparties en deux groupes égaux, les uns apprenaient le piano, les autres pratiquaient l’écoute musicale active. Tous recevait un cours hebdomadaire de 1h complété par des entraînements personnels 5 jours sur 7 pendant un an. Après seulement 6 mois d’étude les résultats s’avéraient déjà significatifs puisque les chercheurs ont pu observé à l’imagerie IRM une augmentation de la matière grise dans le cerveau. Cette augmentation était corrélée à une amélioration des performances cognitive aux tests de 6% en moyenne, preuve d’un bénéfice réel, notamment sur la mémoire de travail qui sert à retenir les informations de quelques secondes pour réaliser une tâche.
Du côté du cortex auditif primaire, région particulièrement affectée par le vieillissement, le volume de Matière grise s’est stabilisée chez les joueurs de piano là où il a diminué dans le groupe d’étude active : Jouer d’un instrument a des effets supérieurs car c’est une activité qui stimule davantage de domaines cognitifs explique l’un des auteurs de l’étude.
Conclusion: jouez du piano, voire du violoncelle ou de la trompette.
Vous vieillirez mieux ! 🙂
Intelligence artificielle et musique
L’intelligence artificielle (I.A.) est à la mode car elle arrive enfin à maturité. La composition musicale n’en est pas exempte avec une prolifération de nouveaux logiciels tels SingSong, Magenta ou AIVA, qui génèrent des mélodies suivant une typologie standardisée, ou qui aident le compositeur en proposant des accompagnements multi instrumentaux, une aide à l’arrangement ou à l’orchestration. Ces outils sont destinés – pour l’instant au moins – à la composition de chansons et musique populaire, loin de la musique dite savante, évidemment.
Voici un article qui vante l’utilisation de AIVA suivie d’un exemple sonore en video :
Aiva : l’IA qui compose de la musique pour vous
Tout le monde n’est pas musicien. Et même si c’est le cas, difficile de créer sa musique en quelques secondes. Si vous souhaitez intégrer des musiques à vos contenus (comme une vidéo Youtube par exemple), la plateforme Aiva devrez vous plaire.
Son intelligence artificielle (IA) peut générer des mélodies en fonction de vos émotions. Basée sur l’apprentissage automatique cette technologie utilise des algorithmes de traitement du langage naturel et de génération musicale pour créer des sons en fonction de vos instructions.
Pour utiliser Aiva, il suffit de créer un compte sur son site web, puis de choisir un style musical parmi les nombreux proposés : classique, pop, rock, jazz, électro, etc. Vous pouvez ensuite taper un texte descriptif de la musique que vous souhaitez créer. Par exemple : “une musique joyeuse et entraînante”. En quelques minutes, vous verrez apparaître une composition originale liée à votre prompt. Vous pouvez ensuite télécharger la musique au format MP3 ou MIDI ou la modifier selon vos préférences.
Aiva est disponible depuis 2016 et compte déjà des millions d’utilisateurs. Une offre gratuite est disponible mais il faudra choisir entre différentes formules d’abonnement pour continuer à utiliser le service avec moins de contraintes.
Notez que Aiva est reconnue comme une compositrice à part entière par la Sacem et a déjà collaboré avec des projets prestigieux comme le film d’animation “Let’s make it happen” pour la campagne “Inspiring Luxembourg” ou le jeu vidéo “Lost Words: Beyond the Page”. Aiva se distingue également par la qualité et l’émotion de ses musiques, qui s’améliorent avec chaque nouvelle version du logiciel.