Archives par mot-clé : pianiste

Olivier Calmel, portrait d’un compositeur lauréat

Un long jeune homme à l’allure d’éternel étudiant entre derrière moi dans ce café de la place de la Nation où nous nous sommes donnés rendez-vous.

Ce que je préfère dans la vie ? Les jolies femmes !
Hum ! Avec cette affirmation souriante, Olivier voudrait donner le ton. Mais cet entretien de deux heures nous brosse le portrait d’un homme certes enjoué, mais réfléchi, résolu, passionné par son métier de compositeur, un brin romantique nous dit-il, bref… tout sauf un dilettante!

Dans la vie, j’ai un principe : je vais toujours jusqu’au bout de ce que j’entreprends.
Ça, avec cet air sérieux et décidé, on veut bien le croire  ! 🙂
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Voilà  pourquoi Herbie Hancock votera Barack Obama

« Vous savez, je n’arrête pas de me demander comment je peux faire pour progresser le plus possible, et, par voie de conséquence, aider même modestement le monde à avancer ».

C’est par cette citation que se termine l’excellent article que Yann Plougastel consacre à Herbie Hancock dans Le Monde 2 de cette semaine.

Cette autre citation résume bien la philosophie de ce pianiste et compositeur, musicien « cross over » du jazz, du rock, et de la variété (au sens noble du terme):

« Certaines musiques relèvent plus du divertissement que d’autres, plus artistiques. Mais c’est une erreur de les placer dans des camps opposés. Elles ont énormément de points communs et se mélangent tellement qu’il m’est difficile d’en exclure une au profit de l’autre ».

Sacré H.H. ! Je l’ai vu il y a 20 ans, en concert. Il se produisait à la Villette avec un autre fameux pianiste, Chick Corea, (moins connu car le correcteur orthographique de Microsoft ignore son nom  🙂 )
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Musiques américaines à la Salle Pleyel

jlf> Recyclons ce souvenir d’un bon concert du 12/11/2006 Samuel Barber (adagio pour cordes), Georges Gershwin (Rhapsody in blue, puis Porgy and Bess en deuxiême partie), Charles Ives (Three places in New England) par l’Orchestre National de France et son chef, Kurt Mazur, avec Fazil Say au piano, tel était le programme de ce samedi soir à  Pleyel.
Inutile de dire que les places se revendaient trois fois leur prix au marché noir, sur le trottoir. :-/
L’avantage avec un tel programme, c’est que l’on connaît les musiques par coeur, et donc, dans une salle à  l’acoustique excellente comme Pleyel, on peut concentrer son attention sur l’interprétation, la gestuelle des solistes et plus généralement sur la vie de l’orchestre.
Ainsi, hier, on ne peut pas dire que le pianiste Fazil Say, (un surdoué comme on en voit peu) nous interprétait du Gershwin, non. En fait il se jouait du piano (comme on se joue de quelqu’un) avec la complicité de Gershwin. Très vite, on a compris que c’était pour lui l’occasion d’entamer une conversation avec son piano comme on le fait avec son voisin de table à  la terrasse d’un bistro; ils se sont raconté l’histoire de Rhapsody in blue. Pendant que le piano lui disait quelque chose dans les aigus, le pianiste le regardait affectueusement, le menaçait du doigt en souriant de la main gauche, et le piano de lui répondre immédiatement dans les graves; alors le pianiste balayait tout le clavier d’un revers de ses mains de prestidigitateur pour signifier que graves ou aigus, telle n’était pas la question. Et le piano de lui répondre d’une petite voix plaintive. Alors le pianiste tendait son bras vers le premier violon, derrière lui, la prenant à  témoin de sa bonne foi, et cette dernière, une jeune femme compréhensive de lui répondre immédiatement en musique avec tout l’orchestre. C’était fascinant. D’aucun me diront que c’est là  le cinéma habituel d’un grand concertiste. Je ne crois pas, ce dialogue était trop naturel, trop évident. Et l’orchestre, et la salle?
Avant l’entracte le public en délire avait ovationné ce pianiste génial, l’implorant de revenir encore et encore nous refaire un tour de sa magie musicale – et il obtempéra, bien sûr avec une improvisation sublime sur le thème de Summertime, façon à  la fois très jazz (c’est aussi un excellent pianiste de jazz) et très classique. Pour finir il se fit pousser amicalement dans les coulisses par le maestro, ne sachant plus comment résister à  ces ovations répétées. La scène se renouvela en fin de concert.
Le vieux chef (quatre vingt printemps) conduit sans baguette, de tout son corps, caressant les cordes de ses doigts, ou les pétrissant à  pleines mains pendant l’adagio de Barber.
Pour la suite symphonique Porgy and Bess, en fin de deuxième partie, l’exercice est plus long, 24 mn en principe, et plus sportif; on le voit ployer sa longue silhouette vers les cordes, lancer une main énergique vers les cuivres, se dandiner pour marquer le rythme, taper du pied comme le faisait un Berstein pour signifier l’arrêt.
A son tour ovationné longuement, applaudi par un orchestre qui d’évidence lui voue une grande admiration, ils rejouent ensemble les deux derniers thèmes, 10 mn de plus, puis ils subissent encore force rappels. Visiblement fatigué, le grand vieil homme en queue de pie se ploie alors vers le premier violon et une discussion de quelques secondes s’engage, pendant que les acclamations continuent de plus belle. Et finalement, la minuscule violoniste prend affectueusement mais fermement par le bras le grand vieil homme et le reconduit à  petits pas vers les coulisses tandis que l’orchestre se lève comme un seul homme. Attendrissant et beau comme une fête qui se termine! Voir ainsi l’orchestre vivre est une dimension supplémentaire à  l’écoute de la musique, et je ne comprend pas comment on peut s’ennuyer pendant un concert, sauf à  ne pas être mélomane. Dans l’enseignement musical, la vidéo apporte d’ailleurs cette dimension nouvelle que n’a pas le CD ou le mp3.
Le jour où¹ nous autres, pauvres petits amateurs professionnels de la composition nous aurons la possibilité de voir notre musique jouée sur un écran par quelque sortilège informatique, ce jour là  sera aussi un grand jour pour nous, un vrai progrès. Je note enfin qu’un conformation d’orchestre avec les contrebasses au fond à  gauche, à  la place habituelles des cors, ceux-ci étant à  droite devant les autres cuivres, et derrière les violoncelles, cela sonne bien au premier balcon. Au parterre, coté droit, on se plaint évidemment d’entendre trop fort les cuivres. A étudier.

Good bye, Mr Peterson

Alex nous poste dans le forum « jazz » :

Oscar Peterson, le dernier Titan du Jazz est mort : il était le seul à  allier une technique parfaite à  un swing inébranlable tout en portant seul, entre ses mains, l’histoire entiêre du piano Jazz.

C’est vrai. Voici une composition de Benny Goodman, « Good Bye » joué par Oscar Peterson.
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