Archives par mot-clé : Mes bouquins

Bach pratiquait le dessin, Chopin la peinture.

Je reviens sur ce billet du 20 février 2021 qui n’a toujours pas trouvé son auteur :

– Vous êtes un intellectuel: vous faites des notes,  pas des sons. Vous pensez les hauteurs et la phrase, vous ne pesez ni le timbre ni la couleur.
– C’est-à-dire ?
– Vous êtes outillé pour Bach. Normal chez un cérébral. Bach concevait la musique indépendamment des sons, grâce à quoi on l’interprète sur des instruments variés. Des mathématiques musicales. Le clavier bien tempéré ne demeure t-il pas aussi magistral au clavecin, au piano, à l’accordéon voire au xylophone ? Bach, l’Himalaya de la musique, dominait un désert de timbre. Bach a fini sa vie aveugle mais il a composé dès le départ comme un sourd.
– Un sourd Bach ?
– Le plus grand sourd que la terre ait porté. Un pur génie sourd. Admettez que Chopin se montre un musicien plus entier que Bach : il élabore autant le timbre que la mélodie et l’harmonie.
– Vous plaisantez ? il n’a écrit que pour le piano.
– Preuve qu’il créait totalement ! cela sonne ainsi qu’il l’a entendu. Il possédait le souci exhaustif des éléments qui construisent la musique

Il maniait les timbres comme Rembrandt les pigments sur sa palette. Bach pratiquait le dessin, Chopin la peinture.

Devinette

Nombreux sont les romanciers contemporains,  mélomanes célèbres ayant écrit sur la musique. Plus rares sont ceux qui ont montré leur sensibilité et une réelle érudition musicologique. Alors, qui a écrit ce dialogue réunissant un étudiant et son professeur de piano? 🙂

______

– Vous êtes un intellectuel: vous faites des notes,  pas des sons. Vous pensez les hauteurs et la phrase, vous ne pesez ni le timbre ni la couleur.
– C’est-à-dire ?
– Vous êtes outillé pour Bach. Normal chez un cérébral. Bach concevait la musique indépendamment des sons, grâce à quoi on l’interprète sur des instruments variés. Des mathématiques musicales. Le clavier bien tempéré ne demeure t-il pas aussi magistral au clavecin, au piano, à l’accordéon voire au xylophone ? Bach, l’Himalaya de la musique, dominait un désert de timbre. Bach a fini sa vie aveugle mais il a composé dès le départ comme un sourd.
– Un sourd Bach ?
– Le plus grand sourd que la terre ait porté. Un pur génie sourd. Admettez que Chopin se montre un musicien plus entier que Bach : il élabore autant le timbre que la mélodie et l’harmonie.
– Vous plaisantez ? il n’a écrit que pour le piano.
– Preuve qu’il créait totalement ! cela sonne ainsi qu’il l’a entendu. Il possédait le souci exhaustif des éléments qui construisent la musique

Il maniait les timbres comme Rembrandt les pigments sur sa palette. Bach pratiquait le dessin, Chopin la peinture.

Répondre ICI ou par mail, svp, ou remplissez ce formulaire pour vous inscrire à ce blog:

L’amant de Lady Chatterley, roman de gare ou chef d’œuvre littéraire ?

« La description du plaisir féminin par Lawrence est incroyablement vraie ! Venant d’un homme, c’est surprenant ». Ce témoignage de Catherine Millet avait piqué ma curiosité (voir son interview ici 🙂

Pour moi qui aie beaucoup lu les écrivains de l’entre-deux-guerres, ce livre ne m’avait étonnamment jamais attiré.
Je l’ai donc acheté, l’ai lu… Et j’avoue qu’il a failli plusieurs fois me tomber des mains au début : une intrigue un peu maigre avec beaucoup de digressions, un style très familier, voire cru, souvent boursouflé, un peu daté.
Alors, finalement, livre porno ou simple roman de gare à l’érotisme à l’eau de rose ? Ou bien chef d’œuvre de la littérature anglaise, comme le Ulysse de James Joyce, de la même époque ? Continuer la lecture de L’amant de Lady Chatterley, roman de gare ou chef d’œuvre littéraire ?

Villa Amalia de Pascal Quignard

Entre deux attentas, entre deux manifestations avec casseurs à la clé, ente deux averses, j’ai lu ce livre de Pascal Quignard, auteur que je connaissais de réputation mais dont  je n’avais encore rien lu. Manifestement ce n’est pas le bouquin  qu’il faut lire pour vous remonter le moral.

Une histoire un peu glauque, dépressive, où les femmes sont belles, sensibles, déterminées, pleines d’énergie pour survivre contre vents, marées bretonnes et tous les malheurs du monde provoqués par les hommes, des hommes fourbes, pleutres, cyniques, des êtres faibles qui sont à plaindre ou bêtes à  pleurer, toutes choses qui font un univers romanesque singulier mais guère enchanteur, on en conviendra.

Et pourtant, Continuer la lecture de Villa Amalia de Pascal Quignard