Enfin une analyse subtile – et lucide, même si elle est peut-être un peu trop exclusivement « psychologisante »- de la situation créée en France par le terrorisme islamique.
[Tribune de Yann Moix publiée dans La Matinale du Monde le 3 aout 2016}
On note, dans les journaux, une débauche d’analyses sur les attentats terroristes. C’est légitime : chacun veut livrer non pas sa version mais son point de vue sur les causes, les effets, les raisons, les conséquences de ce qui se passe en France.
Personne n’a raison ; personne n’a tort. Il s’agit, avant tout, de donner forme à « quelque chose » qui n’en a pas vraiment. Ce pays de culture, cette nation d’intellectuels (c’est touchant, c’est honorable, c’est ce qui fait la beauté de la France), tente, désespérément, à chaque fois qu’un attentat a lieu sur son territoire, de venir greffer sa part de clairvoyance, de connaissance, d’intelligence sur le chaos.
On ne sait plus qui croire, qui lire, tant l’offre abonde : sociologues, historiens, théologiens, philosophes, écrivains se succèdent, s’empilent parfois, pour tenter de défricher l’indéfrichable.
Ecart vertigineux
Car ce qui frappe, d’abord, quand on lit la presse de ces derniers jours, c’est l’écart vertigineux entre la qualité des auteurs et la médiocrité des acteurs ; entre l’intelligence des articles et la bêtise crasse des actes ; entre la profondeur des éditorialistes et l’indigence des terroristes. Continuer la lecture de De la guerre islamique