Cosma, Echenoz

W. Cosma
J’ai entendu ce matin une interview de Wladimir Cosma, le célèbre compositeur de films. Quelques réflexions du bonhomme m’ont laissé assez perplexe :

  • Pour accompagner musicalement une commémoration comme celle de la bataille de Verdun hier, Le rappeur Black M n’était pas l’homme idoine, (sous entendu: ce n’est pas un musicien), il  fallait programmer une musique à thème, de circonstance par exemple  le requiem de Fauré.
  • Un vrai musicien, c’est quelqu’un qui vit de sa musique. Je n’ai jamais entendu de bonne musique venant d’un  musicien amateur. (!)
  • Il est complètement faux de dire que Chostakovitch était anticommuniste. Il était dans le système, fêté comme un grand compositeur par le régime. Moi aussi en Roumanie, j’étais dans le système, je n’ai jamais fait de politique, ni là-bas, ni ici en France. Je ne suis pas un militant, je suis un musicien.
  • La musique est un langage universel, donc je suis européen.

Jean Echenoz
J’avais bien aimé le RAVEL d’ Echenoz. Aussi, ayant son dernier bouquin, Envoyée spéciale  entre les mains ai-je saisis l’occasion de me « faire cette envoyée spéciale » ! A noter que cette expréssion volontairement équivoque pourrait très bien figurer dans ce  bouquin dont  le vocabulaire, la phraséologie, le « parler » populaire des personnages, et surtout la façon  ironique dont l’auteur s’implique dans son récit, tout ceci participe au style inimitable  de l’auteur, c’est sa marque de fabrique de grand écrivain. C’est aussi ce qui rend sa lecture aussi plaisante.

Sur le fond, si je dis qu’il s’agit d’un petit polar burlesque dont l’histoire complètement déjantée se termine comme elle a commencé –  dernier clin d’œil de l’auteur – j’aurai tout dit.

woody allen café society

Bon cru 2015, digne des « grands » Woody Allen, disent les critiques à Cannes.ý
Cette louange n’est pas imméritée. J’ai vu ce film hier soir et j’en suis sorti ravi, plein de bonne humeur. Comme « Roman », de Polanski, dont je  termine la lecture, voila un film qui contribue  avec forces références cinématographiques à la légende de Hollywood; un film intelligent, drôle, « juifissime » (« si les juifs croyaient en une nouvelle vie après la mort, ils auraient plus de clients »), une histoire à dormir debout à la Wood Allen, comme on les aime, une merveilleuse photographie (le film vaudrait le coup d’être vu rien que pour elle), bref…il faut courir le voir ! 🙂