En direct de Mantoue, un Rigoletto éblouissant sur France3

Rigoletto est un opéra célèbre composé en quarante jours par un Verdi en grande forme, l’œuvre qui le consacre définitivement, après « Nabucco » comme Le grand compositeur d’opéra de son époque.
Avec un sujet emprunté à la pièce de Victor Hugo « Le Roi s’amuse » qui repose sur les escapades amoureuses du Duc de Mantoue et sur la complicité – qui devient haine – de son bouffon Rigoletto, c’est un drame romantique plein de fougue et de rebondissements.
Il offre à ses interprètes des musiques merveilleusement adaptées aux caractères bien trempés des personnages et Placido Domingo en fit une démonstration éblouissante, hier soir, dans le rôle de Rigoletto, ainsi que son élève, Julia Novikova, une jeune soprano russe toute en blondeur qui faisait ses premiers pas dans le rôle de Gilda, la fille de Rigoletto.
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Moi, Pascal Dusapin, compositeur contemporain

Je me présente : je m’appelle Pascal Dusapin. Je suis compositeur depuis l’âge de 18 ans. Un journaliste du Monde dans un interview d’avril 2009 a écrit : “On dit qu’il est le plus connu et le plus joué en France et à l’étranger après Henri Dutilleux ». Le « on » était un peu téléphoné, je l’avoue, mais c’était nécessaire. Je plaidais alors la cause de l’autodidacte, du « bon sauvage » de la musique contemporaine que je prétendais être. Ce dernier week-end, j’ai pris la plume moi-même, toujours dans le Monde pour renouveler ce portrait. J’aime bien ce journal, il est très lu par mes commanditaires. J’ai besoin de publicité pour vivre, on va bientôt jouer ma musique à Pleyel – hélas avec celle de Dutilleux et Ravel –  il me faut donc faire un peu de teasing, attirer les foules.  Le thème de mon article était tout choisi en ce mois de septembre qui se veut le mois de la musique contemporaine. Je l’ai intitulé « Musiques sans frontières », au pluriel, par référence à la « WordMusic ». Oui, j’aime les anglicismes, on me reproche d’ailleurs d’en avoir émaillé mon article… mais ne suis-je pas un artiste international ? J’ai quand même sous-titré l’article « Au-delà des étiquettes et des chapelles, le paysage musical contemporain est une nébuleuse passionnante et mondiale« , histoire d’être bien compris. Car l’article fait une pleine page du journal, mais si vous avez lu le titre et le sous-titre, inutile -entre nous- de lire le reste : j’ai laïussé un maximum, mon contrat de pigiste prévoyant une page entière.
Ah non, pardon ! Lisez aussi la présentation que le journal a faite de moi, avec ma photo, car elle renouvelle le portrait par trop misérabiliste de mon interview de l’année dernière. Jugez-en tout de suite, d’ailleurs, car vous ne trouverez pas ces lignes dans les archives du Monde.fr :
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Le Guggenheim de Bilbao, chef d’œuvre de l’architecture contemporaine

Le Musée Guggenheim de Bilbao de l’architecte américain Frank O. Gehry est en lui même un chef d’œuvre de l’architecture contemporaine, indépendamment des collections permanentes ou temporaires qu’il offre à ses visiteurs.

Photographe invétéré, j’ai été subjugué cet été, lors de mon voyage en Cantabrique espagnole par la beauté absolue du monument et je n’ai pas résisté au plaisir de rajouter quelques dizaines de photos supplémentaire à la montagne de photos existantes sur le net, avec l’envie de restituer la beauté de ces courbes sensuelles, de ce bateau (ou poisson ?) posé sur un plan d’eau et s’ouvrant sur cette belle ville de Bilbao par une vaste esplanade dallée.

La visite photographique commence par l’extérieur; nous faisons le tour du bâtiment avant d’entrer dans le musée et terminons par une vue aérienne prise du haut de la colline qui domine la ville.

En savoir plus (collections permanentes et temporaires)?
Il faut aller sur le site du musée et en faire la visite virtuelle. C’est ici.

Nicolas Poussin : une peinture entre deux mondes

Nicolas Poussin, Eliezer et Rebecca, 1648, Paris

Nicolas Poussin, Eliezer et Rebecca, 1648, Paris, Musée du Louvre :

(Merci à Yves Rinaldi pour cet excellent billet)

Cette œuvre célèbre de Poussin est une commande du marchand lyonnais Nicolas Pointel qui avait demandé au peintre un tableau représentant de belles figures féminines. Poussin choisit cet épisode de l’Ancien Testament où le serviteur d’Isaac, Eliezer, propose à Rebecca d’épouser son maître et lui offre des bijoux en gage de la parole de celui-ci, parce qu’elle seule vient de lui proposer à boire. La scène, se déroulant comme une frise sculptée à l’antique, permet surtout au peintre de décrire les différentes réactions des jeunes femmes entourant Rebecca autour du puits, tout en leur faisant adopter des poses avantageuses qui mettent  en valeur leur plastique, sous de chastes drapés à l’antique. Il réalise ainsi le souhait de son commanditaire et se permet également de livrer une authentique étude psychologique de l’âme humaine, uniquement par le jeu des regards et la subtilité des expressions dépeintes.

Nicolas Poussin (1594-1665) : un normand devenu le « dieu de la peinture »

Etrange destinée que celle de ce peintre, né au hameau de Villers, près des Andelys, en Normandie et que rien de destinait par sa naissance à devenir ce « dieu de la peinture » selon l’expression d’André Félibien (1619-1695), ami du peintre et premier grand historien d’art français qui lui consacra un volume complet de ses Entretiens (Entretien VIII, 1685), première grande somme de l’histoire de l’art en France. Destin d’autant plus étrange que Poussin échappe à tous les critères habituellement applicables aux grands noms de la peinture. Il ne suscite en effet nul engouement de la part du grand public qui le boude, le jugeant pontifiant et ennuyeux, et son œuvre rebute quiconque serait en quête d’images spectaculaires et de sensations fortes, à l’instar d’un Caravage ou d’un Rembrandt, autres célébrités de la peinture du XVIIe siècle.
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