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Le choix de Chopin

Aujourd’hui, lundi 1er mars est le 200e anniversaire de la naissance de Chopin.
Vous connaissez tout, tout de Chopin, n’est-ce pas, mais peut-être voudriez vous le vérifier? 😉
Alors, écouter cette excellente émission radio (*) d’une demi-heure sur le site de France-Inter que Patrice Gélinet lui a consacré aujourd’hui.
Vous y apprendrez notamment combien Chopin était un homme sensible, qualité qui transparait dans son œuvre pour piano quand le touché de l’interprête a cette délicatesse qui fait le beau son de l’instrument.
Ceci me fait penser à  une remarque que me faisait naguêre une violoniste fiêre de son instrument.
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Leçon de virtuosité musicale

« Il est facile de jouer du piano. Je parle du processus physique et non des sommets de l’art du piano. Mais bien jouer est aussi difficile que faire n’importe quoi de très bien. » écrit le grand pianiste et pédagogue Heinrich Neuhaus (1888-1964) dans son Art du piano.* Et,


poursuit- il, « sachant qu’il n’est rien de plus facile que de faire naître des sons du plus faible au plus puissant et d’en déterminer le registre, du plus grave au plus aigu, on peut dire que la difficulté suprême, toujours du point de vue physique est de jouer très longtemps, très vite et très fort. C’est entre ces deux limites (…) que se situe toute la technique du piano, considérée comme un processus moteur physique.»

Jouer très longtemps, très vite et très fort…La formule elliptique est séduisante, quoique légèrement ironique, et doit se comprendre évidemment avec quelques nuances, voire au énième degré. Les pianistes, en effet, même aux doigts d’acier ne sont pas des robots, loin de là, certains se vantent même d’avoir l’âme sensible et le font parfois bien entendre.

La véritable virtuosité instrumentale ou vocale, n’était elle pas en fin de compte celle qui réussit à se faire oublier au profit de la musicalité ? Les interprètes virtuoses d’exception peuvent-ils alors servir la beauté et émouvoir plutôt que de simplement impressionner leurs auditoires?

Voici des exemples musicaux sur un même thème de Rimsky-Kosakov, le très réputé vol du bourdon,

Ecoutons-les, et à chacun donc, de se faire une opinion :

Au piano : Yuja Wang

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(Yuja Wang que de nombreux parisiens ont déjà applaudie en concert à Pleyel)

et dans un autre registre, à la guitare : Thomas Bressel

Le vol du bourdon, The Flight of Bumblebee, étant une pièce initialement destinée au violon, voici l’interprétation vertigineuse du violoniste, David Garret qui réalisait à cet instant un vrai record de vitesse, on ne sait pas si depuis il a été battu.

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Cadence folle, excès de vitesse et surpassement ? Surprendre pour mieux émouvoir ?
La virtuosité au service de l’art et non pas le contraire, jamais de toute façon, au point d’en perdre la raison, Charlie Chaplin dans ses Temps modernes était à peu près du même avis.

Emilie A.

(par Heinrich Neuhaus, version française, traduit du russe par Olga Pavlov et Paul Kalinine, éd.Van de Velde, 1971-2007, p. 90)

– Site Yuja Wang