Archives de catégorie : Concerts

Les Misérables d’Henri Fescourt avec Zygel au piano

Ma première pensée sera pour mes fesses endolories par plus de trois heures dans l’un des mauvais fauteuils du Théâtre du Châtelet (*). Il y a tellement d’autres salles à Paris où les fauteuils sont plus confortables, Monsieur Zygel !

Ma deuxième pensée sera pour les spectateurs de l’année 1925. Les pauvres, ils n’ont pas eu la chance de voir un film superbement restauré en HD 4K, un film par ailleurs bien léché, mais qui exacerbe d’une manière un peu simpliste les boursouflures du mélodrame de Victor Hugo sans en restituer le coté picaresque… Éternelle comparaison entre le roman, enjolivé par le souvenir, si riche grâce au support de l’imagination et le film, si réducteur.

Ma troisième et dernière pensée sera pour le pianiste (voir la vidéo). A quoi se shoote-t’il? Faut-il être masochiste pour improviser au piano avec autant d’entrain, de science et de délectation pendant près de six heures, dans l’obscurité, au pied d’un grand écran !
J’ai bien aimé ces pincements de cordes basses dans les moments graves, moins ces accords en ostinatos à la main gauche, un procédé efficace pour créer le climat mais un peu trop appuyé ou systématique à mon gout.
Quand même, Bravo et Merci ! Monsieur Zygel, pour nous avoir offert ce spectacle si singulier.

(*) Pour des raisons indépendantes de ma volonté, je n’ai pu assister qu’à la deuxième partie du spectacle (seulement trois heures et demie).

Musique à Versailles pour Louis XIV

concert_ballet-royal-de-la-Très agréable cette soirée Dimanche sur Arte qui diffusait La NUIT Louis XIV de William Christie (j’ai vu cette retransmission en replay, disponible jusqu’au 1er décembre sur le site d’ARTE).

Au programme, Denis Podalydès d’abord,  tel qu’en lui-même, formidable acteur dans une présentation royale de ces musiques du temps de Louis XIV, avec notamment l’opéra Atys de Lully plein de fantaisie et de sensibilité, une œuvre que j’ai découverte, et des pièces beaucoup plus connues de Delalande, Charpentier et Desmaret, interprétées par l’Ensemble des Arts Florissants et un quatuor de beaux chanteurs souriants sous la direction de William Christie; on se promenait gaiement à travers le château de Versailles dans une flânerie qui nous conduisait de l’Opéra Royal  jusqu’à la Galerie des glaces avec en bouquet final un feu d’artifice dans les jardins que l’on admirait par les fenêtres.

Sûr que  nous étions tous des Rois Soleil devant notre télé, mieux qu’à Versailles !

Emission à voir sur le site d’ARTE jusqu’au 1er décembre 2015.

Soir d’orage musical

Concert_072015De gros nuages noirs dans la nuit tombante; nous nous précipitons hors du restaurant pour aller à Saint Clément-sur-Durance, le petit village situé à 10 km où a lieu le concert organisé par l’association Musicales Guil-Durance. Juste le temps de pénétrer dans l’église et des trombes d’eau s’abattent. Bien à l’abri, le concert n’en sera que plus agréable !
Sympathique, ce concert; j’ai bien aimé notamment la prestation du premier violon, la violoniste Domitille Gilon , qui allie superbement virtuosité et sensibilité.

Voici ce qu’en dira Le Dauphiné, le lendemain : Continuer la lecture de Soir d’orage musical

Musique sud américaine à la Philharmonie de Paris

Alondra-de-la-Parra
La belle mexicaine Alondra de la Parra

Le périphérique parisien s’est montré tel qu’en lui-même, embouteillé, puant, juste assez fatigant pour nous faire regretter les bords de Seine quand nous allions à Salle Pleyel.
Une fois sorti du parking de la Philharmonie, même impression désagréable : on aborde un chantier qui est tout sauf culturel : des couloirs interminables en béton brut, des barrières un peu partout pour des espaces condamnés, des toilettes non éclairées, des ascenseurs aux fils électriques pendants… que s’est-il passé depuis l’inauguration il y a neuf mois? On comprend l’Architecte qui avait honte de cette inauguration anticipée.
Une fois entrés dans l’immense salle, tout change, avec cette vue plongeante du deuxième balcon où nous sommes installés:

La scène vue du 2e balcon
La scène vue du 2e balcon

cette salle est spectaculairement belle, admirable de proportions et d’aménagement.

Le son se révèlera encore plus incomparable, rien pour faire regretter la salle Pleyel. Loin de l’orchestre, nous entendons le moindre grattement de la guitare de Yamandu Costa, le moindre feulement du bandonéon de Richard Galliano comme s’ils étaient tous deux près de nous : un miracle d’acoustique. Chaque instrument de l’orchestre se détache distinctement, et ne parlons pas des coups de gong de La Noche de los Mayas; le morceau final de ce concert exceptionnel, un son tellement puissant qu’il en est à peine supportable.
Au programme :
Darius Milhaud Le Boeuf sur le toit (quel délice cette bi-tonalité !)
Astor Piazzolla Concerto pour guitare, bandonéon et orchestre à cordes (Richard Galliano, toujours aussi fantastique, Yamandu Costa le nouveau Di Meola)
Astor Piazzolla Oblivion (une musique divine)
José Pablo Moncayo Huapango
Silvestre Revueltas La Noche de los Mayas, suite orchestrale (quels effets orchestraux !) Continuer la lecture de Musique sud américaine à la Philharmonie de Paris