Archives de catégorie : Soyons sérieux :-)

Devinette

Nombreux sont les romanciers contemporains,  mélomanes célèbres ayant écrit sur la musique. Plus rares sont ceux qui ont montré leur sensibilité et une réelle érudition musicologique. Alors, qui a écrit ce dialogue réunissant un étudiant et son professeur de piano? 🙂

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– Vous êtes un intellectuel: vous faites des notes,  pas des sons. Vous pensez les hauteurs et la phrase, vous ne pesez ni le timbre ni la couleur.
– C’est-à-dire ?
– Vous êtes outillé pour Bach. Normal chez un cérébral. Bach concevait la musique indépendamment des sons, grâce à quoi on l’interprète sur des instruments variés. Des mathématiques musicales. Le clavier bien tempéré ne demeure t-il pas aussi magistral au clavecin, au piano, à l’accordéon voire au xylophone ? Bach, l’Himalaya de la musique, dominait un désert de timbre. Bach a fini sa vie aveugle mais il a composé dès le départ comme un sourd.
– Un sourd Bach ?
– Le plus grand sourd que la terre ait porté. Un pur génie sourd. Admettez que Chopin se montre un musicien plus entier que Bach : il élabore autant le timbre que la mélodie et l’harmonie.
– Vous plaisantez ? il n’a écrit que pour le piano.
– Preuve qu’il créait totalement ! cela sonne ainsi qu’il l’a entendu. Il possédait le souci exhaustif des éléments qui construisent la musique

Il maniait les timbres comme Rembrandt les pigments sur sa palette. Bach pratiquait le dessin, Chopin la peinture.

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Manu Dibango

Il nous faisait un jazz chantant, dansant, un jazz œcuménique étrangement moderne. Cet homme avait parcouru le monde, toutes le époques, s’inspirant de toutes les musiques rencontrées, mais on y sentait toujours l’origine africaine.

Je l’ai vu en concert il y a fort longtemps, à Créteil. Il respirait la joie de vivre, le plaisir de jouer. Sous les applaudissements répétés, et malgré la sono tonitruante, il semblait ne vouloir jamais s’arrêter, vivant son propre enchantement avec son saxo, riant, chantant parfois, infatigable.

Manu Dibango avait 86 ans. Il était déjà malade avant que le vilain virus ne le rattrape et l’emporte, ce matin.

Ici son célèbre « Soul Makossa » – 1973

Rions un peu pour nous changer les idées