Archives de catégorie : Beaux-Arts

Gênes, ville d’art

Gênes est une ville peu connue des amoureux de l’Italie. Ils s’en font l’image d’un grand port, comme Marseille. La circulation automobile y est au moins aussi difficile, mais heureusement pour le touriste, les services de transports urbain (bus et métro assurés par la RATP !), et le chemin de fer côtier fonctionnent bien – avec, comme partout en Italie un scooter omniprésent.
Grand port, deuxième de la Méditerranée après Marseille, justement, Gênes est aussi une aussi ville d’art extraordinaire qui vaut le détour, tout autant que Turin ou Milan, par exemple. Ce fut en effet pendant 8 siècles la capitale de la République de Gênes, grande concurrente de la République de Venise. Continuer la lecture de Gênes, ville d’art

Aincourt : l’hommage aux déportés devant un dépotoir

Vue du bâtiment Bonnefoy-Sibour, un des trois bâtiments de cure de l’ancien sanatorium d’Aincourt et qui fut l’un des premiers camps de concentration français. La photo de Thomas Boivin montre l’état actuel de ce haut lieu de la Résistance et de la Déportation, après le passage des vandales et des paint-ballers.
Samedi 2 octobre dernier, dans l’enceinte de l’ancien sanatorium d’Aincourt dans le département du Val d’Oise, s’est déroulée une cérémonie émouvante, à l’occasion du 70ème anniversaire de l’ouverture du Camp d’Internement et tout particulièrement de l’arrivée des premiers prisonniers politiques, le 5 octobre 1940.
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Le Guggenheim de Bilbao, chef d’œuvre de l’architecture contemporaine

Le Musée Guggenheim de Bilbao de l’architecte américain Frank O. Gehry est en lui même un chef d’œuvre de l’architecture contemporaine, indépendamment des collections permanentes ou temporaires qu’il offre à ses visiteurs.

Photographe invétéré, j’ai été subjugué cet été, lors de mon voyage en Cantabrique espagnole par la beauté absolue du monument et je n’ai pas résisté au plaisir de rajouter quelques dizaines de photos supplémentaire à la montagne de photos existantes sur le net, avec l’envie de restituer la beauté de ces courbes sensuelles, de ce bateau (ou poisson ?) posé sur un plan d’eau et s’ouvrant sur cette belle ville de Bilbao par une vaste esplanade dallée.

La visite photographique commence par l’extérieur; nous faisons le tour du bâtiment avant d’entrer dans le musée et terminons par une vue aérienne prise du haut de la colline qui domine la ville.

En savoir plus (collections permanentes et temporaires)?
Il faut aller sur le site du musée et en faire la visite virtuelle. C’est ici.

Nicolas Poussin : une peinture entre deux mondes

Nicolas Poussin, Eliezer et Rebecca, 1648, Paris

Nicolas Poussin, Eliezer et Rebecca, 1648, Paris, Musée du Louvre :

(Merci à Yves Rinaldi pour cet excellent billet)

Cette œuvre célèbre de Poussin est une commande du marchand lyonnais Nicolas Pointel qui avait demandé au peintre un tableau représentant de belles figures féminines. Poussin choisit cet épisode de l’Ancien Testament où le serviteur d’Isaac, Eliezer, propose à Rebecca d’épouser son maître et lui offre des bijoux en gage de la parole de celui-ci, parce qu’elle seule vient de lui proposer à boire. La scène, se déroulant comme une frise sculptée à l’antique, permet surtout au peintre de décrire les différentes réactions des jeunes femmes entourant Rebecca autour du puits, tout en leur faisant adopter des poses avantageuses qui mettent  en valeur leur plastique, sous de chastes drapés à l’antique. Il réalise ainsi le souhait de son commanditaire et se permet également de livrer une authentique étude psychologique de l’âme humaine, uniquement par le jeu des regards et la subtilité des expressions dépeintes.

Nicolas Poussin (1594-1665) : un normand devenu le « dieu de la peinture »

Etrange destinée que celle de ce peintre, né au hameau de Villers, près des Andelys, en Normandie et que rien de destinait par sa naissance à devenir ce « dieu de la peinture » selon l’expression d’André Félibien (1619-1695), ami du peintre et premier grand historien d’art français qui lui consacra un volume complet de ses Entretiens (Entretien VIII, 1685), première grande somme de l’histoire de l’art en France. Destin d’autant plus étrange que Poussin échappe à tous les critères habituellement applicables aux grands noms de la peinture. Il ne suscite en effet nul engouement de la part du grand public qui le boude, le jugeant pontifiant et ennuyeux, et son œuvre rebute quiconque serait en quête d’images spectaculaires et de sensations fortes, à l’instar d’un Caravage ou d’un Rembrandt, autres célébrités de la peinture du XVIIe siècle.
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