Cet opéra à voir vendredi soir dernier, en direct sur ARTE depuis le Festival d’Aix en Provence, l’Opéra préféré de Mozart selon Télérama, je ne me sentais pas de le regarder. D’abord parce que je ne suis pas un inconditionnel de l’Opéra… Or, trois heures et demi de chanteries, de 21H40 à 01H20, bonjour ! Ensuite, c’est un opéra peu connu… considéré comme un "opera seria" guindé, drapé dans la grandiloquence de l’Antiquité, un opéra de cour alourdi par les conventions du baroque tardif, dont Mozart, à 25 ans, ne s’était apparemment pas encore libéré. Enfin la critique de mon journal, Le Monde, tout en étant élogieuse titrait qu’ "Olivier Py en faisait un peu trop dans la mise en scène", avec ce jeu de tréteaux escamotables et autres échafaudages censés suivre la musique, et qui malheureusement saturait la vue au point qu’on en oubliait la musique. Et puis finalement, je me suis laissé faire. Heureusement !
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Archives de catégorie : Lyrique-Opéra
L’opéra « Freischütz » de Carl Maria von Weber en direct sur Arte le 1er juin
Programmation spéciale sur ARTE  du samedi 30 mai au lundi 1er juin 2009 :
- Samedi 30 mai à 22h30
Metropolis avec un sujet sur Viktor & Rolf, créateurs des costumes du «Freischütz»
- Dimanche 31 mai à 19h00 & 20h05
Thomas Hengelbrock dirige Mozart et Schumann.
- Lundi 1er juin à 19h00 & 20h50 (de 18h30 à 22h30 en CONTINU):
Carl Maria von Weber : « Der Freischà¼tz » (live et en ligne) Dispositif exceptionnel: Plusieurs caméras fixes : Retransmission en direct du spectacle, regard en coulisses…
Albert Herring, Britten, à l’Opéra Comique
Tenir tout un opéra sur la nouvelle « Le rosier de madame Husson » de Maupassant est un tour de force, assez bien réussi par Britten. Bien sûr, l’histoire de ce jeune homme trop sage qui va décevoir le conformisme bêlant de son entourage est proche des intrigues d’autres opéras de Britten, Billy Budd en particulier. Britten « améliore » le personnage central qui, dans la nouvelle de Maupassant, se révèle simplement un irrécupérable poivrot. Je vous encourage à relire cette nouvelle: on y remarque l’art de la digression, où comment Maupassant, sur une nouvelle courte, arrive à passer la moitié des pages à autre chose qu’à raconter son histoire. La mise en scène est particulièrement remarquable. Elle rend l’action vraiment lisible, elle ne tombe pas dans la provocation ni le décalage ridicule. Ajoutons que les costumes sont, dans leur simplicité et banalité, très adaptés à l’opéra. On reconnaît le caractère de chaque personnage à sa façon de s’habiller;: le vicaire, le maire, l’institutrice… Seule petite faiblesse (à mon goût): en laissant Albert Herring visible pendant que les autres le cherchent, à la fin de l’opéra, la mise en scène annonce trop vite la chute et casse le dramatisme de la situation. On est ici plus dans la comédie de mœurs que dans la tragédie, de sorte que l’effet est plus faible que celui de Peter Grimes, le Viol de Lucrèce, Billy Budd ou le Tour d’écrou.
Comme d’habitude chez Britten, la musique n’est pas intrusive, elle illustre bien l’action mais sait se faire oublier. Ici, elle prend un tour franchement ironique par moments, en particulier durant l’acte I chez Lady Billows. Durant cet acte, des vidéos tournées par des élèves d’un BTS audiovisuel s’intégraient parfaitement à l’action, illustrant tous les vices (vrais ou supposés) que la gouvernante a trouvés chez les jeunes personnes proposées au titre de Reine de Mai.
C’est Laurence Equilbey qui dirigeait, prouvant que son talent déborde du cadre de chef de choeur auquel on l’associe.
Yves Rinaldi
Jean-Pierre Nouvel, compositeur, entre Bernard Palissy et Padre Pio


Je vais vous conter une belle histoire.
Non, ce n’est pas l’histoire de Bernard Palissy, ce céramiste du début du XVIe siècle qui brûlait ses meubles pour alimenter son four de potier, ni celle du Padre Pio, ce mystique du XXe siècle qui souffrait des mèmes stigmates que le Christ.C’est l’histoire simple, émouvante et bien réelle du compositeur contemporain Jean-Pierre Nouvel dont la passion pour l’écriture symphonique et l’opéra l’a conduit – dans la plus extrême nécessité – à vendre les vins de sa cave sur E-bay (et quels bons vins dans sa cave !) pour se payer les grands chanteurs lyriques que méritait son opéra, Padre Pio e la Notte Oscura. Vous me direz, ces bons vins, au moins ne sont-ils pas perdus pour tout le monde ?
C’est vrai, mais hélas, ils n’ont permis de financer – et encore, partiellement – que la première partie de son opéra. Il reste à faire vivre le deuxième et dernier acte de cette belle et étrange histoire. Aujourd’hui, force est de constater qu’à part leurs heureux bénéficiaires, ces bouteilles n’ont généré que frustration auprès des mélomanes dont je suis, et je ne parle pas du compositeur. Triste morale, si l’histoire se terminait là ! Heureusement, Jean-Pierre n’est pas du genre à rester les deux pieds dans le même sabot.
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