Archives de catégorie : Lyrique-Opéra

Lyrique et Opéra

Traviata : L’ombre portée de Giuseppina Strepponi

Le célèbre opéra de Giuseppe Verdi, à  l’affiche de l’Opéra de Paris, constitue un des sommets de l’art lyrique, du Bel Canto italien et fut l’objet d’une des plus importantes discographies d’opéra à  ce jour : toutes les plus grandes interprètes s’y sont frottées car le rôle de Violetta Valéry demeure un incontournable du répertoire des sopranos. Maria Callas, alors au faîte de sa carrière, y triompha en 1958.

Verdi à  Parme Mais revenons à  la genèse douloureuse de Traviata. Très peu d’opéras furent à  ce point le miroir de la vie privée de leur auteur et on ne peut évoquer derrière le personnage de Violetta l’ombre de Giuseppina Strepponi, alors compagne de Verdi.
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TOSCA : Conflit et libération de l’Opéra à  l’aube du XXe siècle

(Yves Rinaldi, rédacteur invité est l’auteur de cette chronique)

Tosca va prochainement être donnée à  l’Opéra de Paris Bastille.

On ne peut que s’en réjouir, même si l’actuel directeur, Gérard Mortier, n’a jamais caché son aversion pour le vérisme. Mais Tosca figure parmi les plus grands chefs d’œuvres de l’art lyrique. C’est, de ce fait, un monument incontournable des programmations. Créé au Teatro Costanzi de Rome, le 14 janvier 1900, sous la direction de Toscanini, l’opéra de Puccini suscita une réaction déroutée de la part du public et aussi de la critique, tant l’œuvre rompait avec la formule qui avait assuré à  son auteur une place de premier ordre dans l’opéra européen avec Manon (1893) et surtout La Bohême (1896), laquelle, aprês un démarrage raté, était en train de conquérir triomphalement toutes les scênes du monde. Ce que l’on sait moins, c’est que la genêse de Tosca fut d’emblée marquée sous le sceau du conflit et des tensions entre le compositeur et ses librettistes Luigi Illica et Giuseppe Giacosa, tous deux auteurs du texte de La Bohême.
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Ariane’s Monkey Journey to the castle of Barbe-Bleue

(Jean-Armand Moroni, rédacteur invité est l’auteur de cette chronique)
J’ai pris du retard pour écrire un compte-rendu sur « Ariane et Barbe-Bleue » de Dukas, que j’ai vu à  Bastille lundi 1er octobre. Tant mieux, cela me donne l’occasion de parler également de « Monkey Journey to the West », vu au Chà¢telet avant-hier (dimanche 7 octobre).
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Pavarotti, le fils du boulanger de Modène

 

Modène, il duomo (photo JLF)

(Extraits de l’article « Maintenant tu chantes devant Dieu » d’Annick Cojean, dans Le Monde daté du 11 septembre)

Panis Angelicus de Franck(Pavarotti et Sting lors d’un concert caritatif à  Modêne en 1992)

« Il est là , allongé, exposé, offert. Il est là  revêtu de son smoking des grands soirs, plastron et nœud papillon blancs, barbe et sourcils noirs de geai. Un léger sourire sur la bouche dont ne sortira plus aucun son.(…) deux voix d’homme s’élevèrent soudain pour chanter Panis Angelicus. Deux voix de ténor, profondes et denses, qui se répondaient, s’enlaçaient, se complétaient. Les yeux rivés sur le grand cercueil blanc couvert de tournesols, l’assistance tendait l’oreille, incrédule. Pavarotti chantait. Pavarotti emplissait la cathédrale. L’enregistrement datait de quelques années et n’était pas parfait, mais le ténor le chérissait entre tous : un duo avec son pêre, le boulanger à  la voix d’or, ici même, à  Modène.