Plusieurs choses m’ont surpris hier soir qui font de ce concert un moment particulier.
Tout d’abord, l’artiste.
Je voyais une femme « pas toute jeune » – normal, depuis le temps qu’on la connaît – une sorte de « vielle dame au piano », chanteuse et compositrice, une sorte de Barbara à la voix bien timbrée, au vibrato caractéristique.
Et bien, j’avais tout faux. Véronique Sanson est un vrai boute-en-train, déployant une énergie incroyable de super rockeuse, à la façon d’un Johnny qui aurait vingt ans de moins (« mais je JOUE vraiment de la guitare, moi ! » nous confie t-elle, au détour d’une chanson), une rockeuse pleine de fraîcheur malgré la soixantaine, d’un dynamisme étourdissant, capable de faire chanter et danser les 3000 personnes de la salle Pleyel, du jamais vu en cet endroit – en tout cas pour moi. Ceci est d’ailleurs ma deuxième surprise, ce fan-club qui a littéralement envahi l’immense salle, cette foule de quarantenaires bons enfants, prêts à se déhancher pour un oui ou pour un non, et non suspects de fréquenter la salle Pleyel pour ses concerts classiques, c’est sûr!
Mais cette interprète pleine de sensibilité sait émouvoir son public avec un métier consommé par ses chansons sentimentales, et c’est aussi une femme de cœur : entre un rock endiablé, accompagnée par son orchestre de choc et une chanson tendre au piano, la voilà qui s’interrompt, chausse ses lunettes de soleil de myope, demande qu’on éclaire la salle et qu’on nous montre ses deux petites filles, cinq à sept ans, que leurs parents ont juchées debout sur leurs fauteuils au milieu de l’assistance pour que Grand’Ma les voit mieux… « C’est la première fois dans ma vie que mes petites filles assistent à mon spectacle » ajoute t-elle !
Plus tard, elle se répandra en effusions et force embrassades pour présenter ses dix musiciens avec un compliment pour chacun d’eux… Sympa, non?
Une chanteuse qui aime aussi son public, qui sait se montrer généreuse et qui non seulement n’hésite pas à nous régaler à la fin du spectacle d’une chanson supplémentaire, mais en ajoute encore une, encore et encore, lors d’un nombre incroyable de fausses sorties, comme si elle ne pouvait se résoudre à nous quitter. Le concert avait commencé avec un bon quart d’heure de retard, il se prolongera de plus d’une demie heure. Quelle santé !
Voilà une bonne soirée de variété qui nous change agréablement des concerts classiques et bourgeois de Pleyel !
@ Bruno je peux t’assurer que Véro à gardé son bouquet et après l’avoir gardé en loge il est partit avec elle dans la voiture et maintenant il est chez elle 🙂
Superbe ton article 🙂
J’y étais le même soir que toi 🙂
J’ai découvert Véronique Sanson assez tard (j’ai 32 ans) vers la fin des années 90 avec ses reprises de Berger… Et puis je suis tombée amoureuse de tout son répertoire et cette voix magnifique. Je me suis fait les mêmes remarques que toi sur sa générosité envers le public, c’est une belle personne, sensible… trop peut-être ?
J’ai passé deux heures assez magiques et sa voix a longtemps résonné dans ma tête, pour la première fois j’ai regretté de ne pas avoir acheté un bouquet de fleurs à lui offrir (alors que euh…. ce côté « fanitude » démonstratif n’est absolument pas mon genre, mais j’avais juste envie de la remercier :d).
Un très joli moment musical que je n’oublierai sûrement jamais. J’espère avoir l’occasion et la chance de l’entendre en live à nouveau un jour.
Pour avoir longtemps travaillé dans des théâtres, je peux vous dire que les artistes gardent très rarement les bouquets de fleurs pour eux, mais les laissent dans leurs loges (s’ils jouent plusieurs sois sur la même scène) ou les offrent au personnel du théâtre. Les joujoux, les peluches, pareil.
Ravi de constater une fois encore que des « jeunes » prennent le relai et que l’émotion procurée par Véronique et ses chansons dépassent les questions d’âge et de générations.
Merci à tous deux pour vos témoignages – cela m’a permis de me relire et de corriger quelques fautes d’orthographe dans mon billet 😉