Discours prononcé par Barack Obama à Chicago, à 1 h 40 (heure de Chicago – 8h40 heure de Paris), quelque 40 minutes après Mitt Romney.
« Ce soir, vous, le peuple américain, nous avez rappelé que si notre route a été dure, nous nous sommes ressaisis, nous nous sommes rebellés, et nous savons au fond de nos coeurs que le meilleur est à venir pour les Etats-Unis d’Amérique. Que vous ayez glissé un bulletin Obama ou un bulletin Romney, vous vous êtes fait entendre et votre voix a fait la différence. Je viens de parler avec le gouverneur Romney et je l’ai félicité, lui et Paul Ryan, pour la campagne combative qu’il a menée.
Les campagnes électorales peuvent parfois sembler mesquines, presque insensées. Ce qui apporte de l’eau au moulin des cyniques qui nous expliquent que la politique n’est rien de plus qu’un combat d’ego ou la lutte entre des intérêts particuliers.
Mais la politique n’a rien de petit, c’est grand. La démocratie, dans un pays de 300 millions d’habitants, peut être bruyante, brouillonne. Chacun de nous a ses opinions, ses croyances profondes. Et quand nous traversons des moments difficiles, quand nous prenons des décisions importantes, cela attise les passions, les controverses. Ca ne va pas s’arrêter ce soir, et ce n’est pas une mauvaise chose : ces débats sont la preuve de notre liberté.
Malgré toutes nos différences, la plupart d’entre nous partageons les mêmes espoirs pour l’avenir de l’Amérique. Nous voulons que nos enfants grandissent dans un pays où ils ont accès aux meilleures écoles. Un pays qui ne soit pas écrasé par le poids de la dette, qui ne soit pas affaibli par les inégalités, qui ne soit pas menacé par le pouvoir destructeur du réchauffement climatique. Nous voulons leur transmettre un pays sûr, respecté et admiré à travers le monde, défendu par les meilleurs soldats qui soient. Vous nous avez élus pour que nous nous occupions de vos emplois, pas des nôtres. Dans les semaines et les mois à venir, je vais travailler avec les dirigeants des deux partis pour faire face aux défis que nous ne pouvons affronter qu’ensemble : réduire nos déficits ; réformer notre fiscalité ; réparer notre politique d’immigration ; réduire notre dépendance au pétrole venu de l’étranger…
Je crois que nous pouvons affronter l’avenir parce que nous ne sommes pas aussi divisés que nos querelles politiques le laissent imaginer. Nous ne sommes pas aussi cyniques que le disent les experts. Nous sommes plus grands que la somme de nos ambitions personnelles, et nous sommes plus qu’une accumulation d’Etats rouges et bleus – républicains et démocrates – . Nous sommes et nous serons toujours les Etats-Unis d’Amérique. Ensemble, avec votre aide et par la grâce de Dieu, nous allons continuer d’aller de l’avant et à rappeler au monde pourquoi nous vivons dans le plus grand pays du monde. »