Aller au concert dans une église le jour de l’ascension, pourquoi pas ? Surtout quand le concert est en l’église de Saint Germain des Prés, quand le programme comporte la Sinfonia al Santo Sepulcro et le Stabat Mater de Vivaldi, La Folia de Geminiani, le Salve Regina de Pergolêse, que les interprêtes sont l’orcheste Baroque Ensemble dirigé par par David Braccini, premier violon, et le sopraniste Fabrice di falco, « le Farinelli créole » – non, ce n’est pas moi qui lui ai inventé ce surnom ! 🙂 Le problême, c’est que, d’expérience, les églises ne se prêtent pas forcément au concert, même baroque. Bien sà»r, il y a l’Orgue. Cet instrument est conçu et positionné pour être convenablement entendu dans une église ou dans une cathédrale : il est généralement à la (dé)mesure du lieu.
Aussi faut-il venir en avance pour avoir la chance d’écouter l’orgue qui agrémente généralement les messes d’avant concert, dans les grandes églises. C’était mon cas, en ce jour de l’ascension, et je n’ai pas été déçu : quel talent, cet organiste ! – Au fait, qui me dira comment il s’appelle ? Mais revenons au concert.
Fabrice di Falco est un sopraniste dont j’aime bien le timbre et la façon de chanter, tout en douceur et en nuances.
Malheureusement, même au 10e rang où¹ nous étions, sa voix se noyait dans un océan de résonances et de réverbérations générées par les cinq instruments d’époque qui jouaient pourtant mezzo forte. Elle manquait cruellement de présence, de puissance. Elle ne s’est subitement envolée qu’à la fin, lorsqu’il a chanté, en « bis » ses deux morceaux de bravoure, Lascia ch’io pianga de Haendel et L’air du froid de Purcell. La voix passait alors savamment du grave à l’aigu, retentissante, montant vers les voûtes, et nous avons retrouvé notre « Farinelli ». Finalement, c’était peut-être moins un problême d’acoustique, de réverbération qu’un problême de choix du répertoire?
Ou tout simplement le trac de l’artiste ? Voici une vidéo de Lascia ch’io pianga tirée du film Farinelli Et ici, l’air du Froid de Purcell, chanté par un autre contre-ténor, Klaus Nomi.
Fabrice di Falco m’a envoyé un message.
Objet : article
"Bonsoir Monsieur, mon agent vient de m’envoyer par mail votre article. Merci d’être venu assister à cette prière de l’ascension. En effet,je comprends tout à fait que le Stabat Mater de vivaldi et le Salve Regina de Pergolèse n’ont pas été des Oeuvres qui révélent ma voix de théatre. C’était pour moi,une sorte de prière intime avec une voix pudique. J’ai été très content de chanter comme bis ces deux airs de L’Opéra Baroque, car j’ai pu quitter la prière musicale pour ce qui m’anime aussi la théatralité. Je reviendrai en France, pour un concert consacré aux airs héroiques pour Castrats, et j’espère que vous serai des notres, à cette théatralité musicale et vocale baroque. Bien à vous, fdF"
Merci ! 🙂
Bien sà»r j’essaierai d’y être, dans la mesure du possible. jlf
Merci JAM 🙂
L’organiste qui jouait à la messe de 19h qui a précédé le concert est Jean-Paul Serra. C’est l’un des deux organistes titulaires de Saint Germain des Prés, l’autre étant Anne-Marie Blondel.