Article du Monde du 27 février 2020 ( Billet de blog de Pierre Bouvier )
Face au « champ de mine mélodique » où chaque artiste risque une poursuite pour plagiat, deux musiciens développeurs ont généré toutes les mélodies possibles dans la musique pop.
Les accusations de plagiat et les procès qui s’ensuivent sont l’une des plaies de l’industrie musicale. Le phénomène ne date pas d’hier et personne ne semble y échapper.
Alors Damien Riehl, avocat spécialiste du droit d’auteur, musicien et développeur à ses heures, et son compère Noah Rubin ont créé un algorithme pour générer… toutes les mélodies possibles, avant de les protéger par des droits d’auteur, rapportent le site américain Vice. Pas pour avoir l’opportunité de poursuivre des musiciens en justice, bien au contraire.
Dans une présentation TedxTalk, Damien Riehl explique que la musique, finalement, ce ne sont que des mathématiques. Il évoque la chanson My Sweet Lord composée et écrite par George Harrison, parue en 1970 sur son triple album All Things Must Pass. Une querelle juridique émergea peu après la parution de la chanson, basée sur des ressemblances harmoniques entre My Sweet Lord et la chanson des Chiffons He’s So Fine (1963). La décision rendue en 1976 par un tribunal de New York a conclu que l’ancien membre des Beatles aurait involontairement plagié He’s So Fine et le condamna à verser près de 1,6 million de dollars à la maison de disque Bright Tune, propriétaire des droits de ce titre.