Quelle impression incroyable que d’entendre sous les doigts d’Olivier Latry – que dis-je ? – de VOIR SONNER les trompettes du grand orgue comme si elles étaient physiquement avec les instrumentistes de l’Orchestre National de Lille, sous la baguette d’Alexandre Bloch, en ce début du Concerto pour orgue et orchestre d’Eric Tanguy, hier soir, à la Philharmonie de Paris !
Ecouter ensuite les flûtes de ce même Grand Orgue dessiner les motifs délicats des Offrandes oubliées d’Olivier Messiaen ! Quel sentiment étrange que d’entendre un grand orgue sonner au milieu de la salle, mariant aussi intimement ses registres à ceux de l’orchestre symphonique !
Le clou de la soirée fut néanmoins, après l’entracte, la 3e symphonie de Saint-Saëns. Ce fut un miracle d’équilibre acoustique entre l’orgue et l’orchestre, autant dans les passages poétiques de l’adagio du 1er mouvement que dans les tuttis du scherzo du 2e mouvement.
Rien que pour cette écoute qui transcende la musique, cela vaut la peine de fréquenter la Philharmonie, même si, pour le reste (le quartier, le trajet) on peut regretter le temps des concerts classiques à la salle Pleyel. Il me reste à expérimenter la maison de la Radio, dans son nouvel auditorium…