Entre deux attentas, entre deux manifestations avec casseurs à la clé, ente deux averses, j’ai lu ce livre de Pascal Quignard, auteur que je connaissais de réputation mais dont je n’avais encore rien lu. Manifestement ce n’est pas le bouquin qu’il faut lire pour vous remonter le moral.
Une histoire un peu glauque, dépressive, où les femmes sont belles, sensibles, déterminées, pleines d’énergie pour survivre contre vents, marées bretonnes et tous les malheurs du monde provoqués par les hommes, des hommes fourbes, pleutres, cyniques, des êtres faibles qui sont à plaindre ou bêtes à pleurer, toutes choses qui font un univers romanesque singulier mais guère enchanteur, on en conviendra.
Et pourtant, ce livre se lit avec intérêt, l’auteur nous livre une histoire juste effleurée, dans un style pointilliste; où les paysages nous absorbent comme dans une peinture impressionniste. Et l’on y parle beaucoup musique, l’héroïne est d’ailleurs une compositrice célèbre, et la grande et belle musique y est la dernière frontière, la seule qui se mérite – c’est une conclusion qui me va bien !
Cela rappelle que cet auteur janséniste fut d’abord un violoncelliste professionnel et un pianiste passionné avant de se consacrer exclusivement à la littérature, avec un prix Goncourt à la clé en 2002.
A lire, même (surtout ?) si l’on est dépressif !
(Mon prochain livre, « Contact » de Matthew Crawford, philosophe et mécanicien réparateur de motocyclette)