Il est déjà 20H07, jeudi soir, salle PLEYEL, nous sommes arrivés tôt à l’invitation de la salle Pleyel pour ce concert gratuit car les places ne sont pas numérotées. Le concert n’a toujours pas démarré, l’attente commence à être longuette… Je vois passer, descendant rapidement l’allée, deux hommes en costumes sombres, un grand et un petit. Ils foncent s’asseoir au premier rang, deux places qui leurs sont manifestement réservées. Et le concert peut commencer. J’apprendrai à l’entracte qu’il s’agit de Manuel Vals, notre premier ministre et de Laurent Bayle, le patron de la Cité de la musique et de la salle Pleyel.
Ce concert qui remplit la salle avec uniquement des invités conviés à écouter l’Ouverture d’Egmont de Beethoven, la Symphonie Italienne de Mendelssohn et la Symphonie en ut majeur de Bizet nous est donné par l’Alma Orchestra, dirigé par Lionel Bringuier, jeune chef de 27 ans .
Aujourd’hui, mérite t-il l’appellation d’orchestre de chambre ? C’est un vrai et bon orchestre symphonique avec plus de 40 musiciens dont une pléiade de solistes réputés, notamment dans la section bois et cors.
Que sait-on de cet orchestre? Il a été créé en 2013 par l’entrepreneuse entrepreneure (?) de spectacle Anne Gravoin, éminente violoniste mais surtout connue pour être la femme de notre premier ministre, ceci expliquant cela. L’Orchestre a fait ses gammes avec deux concerts en Israël en 2013 avec notamment au programme un « Arc en ciel » (Rainbow) de Karol Beffa. Aujourd’hui, le petit programme nous dit que c’est l’Alma Nostra Foundation présidée par Zouhir Boudemagh (un chef d’entreprise français d’origine Koweïtienne ?) qui en a eu l’initiative. Bien mystérieux tout ça !
Le programme nous dit aussi qu’Anne Gravoin, en tant que Directrice Artistique (le Directeur musical – nuance! – étant Lionel Bringuier) a recruté la crème des solistes dans les meilleurs formations nationales, et Wikipedia ajoute qu’elle fait travailler plus de 400 musiciens intermittents du spectacle dans les tournées qu’elle organise…
Le programme symphonique ce soir n’est pas d’une originalité sans pareille, mais je suis venu là pour l’Italienne de Mendelssohn et surtout pour la symphonie de Bizet que je ne connaissais pas. L‘Italienne nous permet d’ovationner Philippe Berrod à la clarinette dans l’Adagio, sublime.
La symphonie en ut de Bizet m’a un peu déçu, très convenue dans la forme avec ses variations et nombreuse répétitions. Mais on lui pardonnera, Bizet a composé cela à l’âge de 17ans… A noter quand même un premier mouvement au tempo marqué par les contrebasses, de facture assez moderne et un quatrième mouvement, allégro vivace particulièrement enlevé par un chef plein d’allant.
En voici une video sur YouYube :