Pro-cras-ti-na-tion.
Ce mot, très à la mode ces temps-ci dans la presse quand elle parle des politiques, ce mot me réjouit. Et il m’interroge.
Car il me renvoie à ces comptes rendus de voyage que je n’ai jamais faits sur ce blog, après les avoir tant promis. Je procrastine depuis deux ans sur mon séjour dans les provinces maritimes du Canada (provinces acadiennes), un voyage qui soulève pourtant une foule d’excellents souvenirs et qui a fait l’objet d’une quantité – inavouable – de belles photos; idem concernant le séjour en Toscane l’année dernière, et celui en Ombrie, cette année.Le temps passe, passe, et j’entends le onzième commandement : » tu ne procrastineras pas tes souvenirs de vacances » !
Alors, voici le carnet de voyage de mon dernier séjour sur… la côte d’azur!
J’y rejoins ma famille dans cette magnifique maison dans la colline varoise: la piscine, la plage pas très loin, un temps très agréable en cette fin aout surtout après la fraicheur d’un séjour dans ma montagne à 2000m.
Rien de très culturel dites-vous?
Alors, allons faire un peu de tourisme à une demi-heure de bateau dans ce petit village pittoresque aux étroites maisons de pêcheurs, ses ruelles et leurs boutiques à la mode, ses yachts de milliardaires dans le petit port, la gentillesse de ses habitants, sa citadelle d’où la vue est magnifique.
Saint Tropez, ce n’est plus vraiment culturel?
Alors partons pour Saint-Paul de Vence, ce petit village moyenâgeux entouré de remparts, perché sur son promontoire rocheux, célèbre par les artistes et vedettes du grand écran qui y ont fait leur nid.
La Chapelle de Folon, avec sa magnifique mosaïque réalisée par des artisans italiens sous l’œil vigilant du maitre.
Puis allons faire un tour au musée de la Fondation Maeght, pas très loin.
J’avais déjà visité ce musée il y a longtemps mais aujourd’hui, pour faire de la place aux quelques 160 œuvres que BHL y a réunies pour son exposition, on a viré, hélas, presque toutes les collections intérieures. Heureusement l’environnement est resté le même, avec la cour Giacometti, le labyrinthe Miró peuplé de sculptures et de céramiques, les mosaïques murales de Chagall et de Tal Coat, le bassin et le vitrail de Braque dans la chapelle où il fait si frais pour y admirer le Christ espagnol du XVe siècle, la fontaine de Bury, le jardin de sculptures, les cours, terrasses et patios… Ce musée de plein air reste un émerveillement.
Passons à l’exposition qui fait grand bruit « Les aventures de la vérité – Peinture et philosophie : un récit, dont le commissaire est donc Bernard-Henry Lévy. Il nous délivre un discours un rien fumeux (voir à ce sujet l’excellent article du Figaro BHL à la Fondation Maeght, embouteillage d’idées). Mais le parcours illustratif est une expérience sans égale et vaut la visite ! Par exemple, je sais maintenant tout sur Sainte Véronique !
Voici quelques photos des œuvres contemporaines qui m’ont (un peu) étonné, successivement « La scène », tableau réalisé avec de vrais gobelets en plastiques collés sur la toile, et un éclairage incorporé, une plaisanterie de mauvais gout fort réussie. Et puis « Les Libraires aveugles » de Garouste, et aussi ces vieillards montés sur ressorts et cette pièce en vitrine, œuvre apocalyptique…
D’autres photos de tableaux sont visibles ICI.
Après St Paul de Vence, allons un peu plus loin dans l’arrière pays Niçois, à Vence, petite cité touristique très vivante, une sorte de petite Nice, avec sa vieille ville investie depuis longtemps elle aussi par les artistes peintres…
… son marché paysan, ses ruelles égayées par d’innombrables Galeries d’art et ses restaurants à touristes aux terrasses ombragées.
Sans oublier une autre mosaïque, celle de Chagall dans la petite cathédrale,
Et le célèbre frêne de Vence, vieux de 500 ans et immortalisé par Soutine
Et bien sûr la chapelle de Matisse dont on trouvera toutes les photos ICI.
Mais je fatigue, là !
Prenons le chemin du retour.
Sur la route touristique « la plus haute de France » (2800m), entre Saint Etienne de Tinée et Jausiers dans le parc du Mercantour, admirons la haute montagne qui fume.
Plus loin, un autre jour arrêtons nous au col du Galibier, en profitant d’une visibilité extraordinaire pour voir, tout proche, le Mont Blanc…
magnifique ! et les photos du mercantour sont époustouflantes tu as bien fait de ne pas procrastiner