Lucerne Festival Academy Orchestra

Il faisait chaud à Paris, hier, en ce dimanche  9 septembre après midi, au moins 30°C, et la fraicheur de la climatisation était bienvenue salle Pleyel.
Devant nous, Pierre Boulez venait de s’asseoir, simple spectateur de son concert. « Une subite inflammation de l’œil » l’empêchait de conduire son orchestre international de jeunes et il avait délégué sa baguette à un de ses élèves, Clement Power. Une fois de plus, on ne saura jamais si nous avons perdu en écoutant la musique conduite par l’élève.

Au programme, trois pièces de 30mn chacune, la première intitulée « Sound and Fury » de Philippe Manoury, puis « Speaking » de Jonatahn Harvey, et enfin, après l’entracte, « Ewartung » de Arnold Schönberg.

La première pièce écrite à la fin des années 90s faisait l’objet d’un présentation de Manoury lui-même. Belle pièce. J’ai bien aimé ces « sounds » et ces « furies » qui ne m’ont pas semblé d’ailleurs si furieux que la présentation le laissait augurer. La spatialisation des sons résultant de la disposition des instruments en deux orchestres se faisant face à face m’a particulièrement plu par son originalité.

La deuxième, moins ambitieuse dans les moyens orchestraux déployés faisait appel à l’informatique de l’Ircam. Grosse déception : des sons d’instruments de l’orchestre plus ou moins déformés en temps réel , ou simplement « aérés » avec des réverbérations diffusées alentour par huit enceintes HiFi; des vagissements de bébés samplés et rejoués de temps en temps : rien de bien original dans tout cela. Une grande partie de la composition faite de phrases courtes qui s’accumulent sans que l’on en voit le dessein : ce fut profondément ennuyeux car finalement assez « gratuit ».
Pour ne pas être totalement négatif, je noterai le son de la flute solo très agréablement trituré par l’ordinateur, ainsi que les violons vibrionnant et un passage d’inspiration tibétaine avec des cloches et des rugissements de cuivre bien venus. Et une fin que j’ai perçue comme moins ennuyeuse que le reste. Question d’habitude? 🙂

Enfin la troisième pièce, »Ewartung, monodrame en un acte » pour soprano (ici: Deborah Polaski) et orchestre op.17, écrit par Schönberg en 10909  s’est avérée un grand moment de musique, très poignant par l’intrigue, le chant magnifique et l’interprétation très inspirée de la soliste et de l’orchestre. Bravo!

Le tout était enregistré par France Musique et sera diffusé le 8 octobre à 20h.

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