J’avais enregistré la diffusion sur Arte de ce nouvel opéra, et je l’ai vu dix jours après en différé.
Cet opéra de Mozart, on ne s’en lasse pas ! Il est toujours moderne avec un livret – un scénario, devrais-je dire – d’une incroyable actualité. Quand, au début, le valais Leporello nous chante son maître aimant toutes les femmes, qu’elles soient belles ou laides, grandes ou petites, duchesse ou femme de chambre, cadre supérieure au FMI ou femme de ménage au Sofitel.
DJ vs DSL, le Donjuanisme est éternel.
Ceci étant, la mise en scène « Pépère » de Robert Carsen m’a laissé sur la rive pendant tout le premier acte. Ensuite, je me suis fait embarqué, surtout grâce aux trois interprètes principaux. Le maître de cérémonie tireur de ficelles, hâbleur, séducteur, cynique, éternel, le Don Giovanni de Peter Mattei est magistral; Bryn Terfel campe un Leporello à sa démesure, valet ogre et cuistre; enfin la Donna Anna d’Anna Netrebko est superlative. Elle a le physique, le charme et surtout ce métal chaud du timbre, l’aisance dans l’aigu, la puissance de projection, les nuances innombrables…