Prokofiev, quand il vivait hors de Russie

ARTE passait hier soir un intéressant documentaire sur la vie de Prokofiev, basé sur son "journal inachevé", journal intime qui vient d’être publié, mais dont l’écrit s’avère tellement elliptique – avec des notes prises par un homme aussi impatient dans sa vie que dans son œuvre musicale –  que finalement le documentaire ne vaut que par les témoignages qui nous sont montrés et notamment ceux de son fils et petits fils. Drôle de parcours quand même que celui de ce compositeur Russe né en 1891, qui connaît le succès en  Russie en tant que pianiste virtuose et compositeur après d’excellentes études musicales à St Petersbourg, puis qui fuit les Soviets en 1918 pour "pouvoir exercer son métier en paix ".

Il  va  s’installer aux Etats-Unis, d’abord en Californie, puis à New York. Là il y vit pauvrement, gagnant sa vie comme concertiste plutôt que compositeur, à raison d’un concert par mois, jusqu’au jour où il publie l‘Amour des Trois Oranges, Opéra qui sera créé à Chicago. Il ne lui apportera là-bas qu’un succès d’estime : l’Amérique n’est pas encore l’avant garde, Paris est le nombril artistique du monde à l’époque. Et c’est à Paris que cet Opéra triomphera. La marche des trois oranges jouée par Jascha Heifetz. Il s’installe finalement à Paris jusqu’en 1936, le temps de s’apercevoir que la vie parisienne  n’est pas non plus faite pour lui, malgré (ou à cause?) de tous ces russes qui habitent Paris et qu’il fréquente plus ou moins assidûment, avec le fameux "groupe des Six". En 1936, après bien des tergiversations, il finit par écouter le chant des sirènes soviétique et se résout à regagner l’URSS, où, rapidement, il se retrouvera  moralement et physiquement emprisonné jusqu’à la fin de sa vie en 1953, non sans avoir écrit nombres de chefs d’œuvres, le plus connu étant évidemment le "Pierre et le Loup" de notre enfance. Mais c’est là une autre histoire qui n’est qu’esquissée dans notre documentaire, puisque le journal inachevé s’achève précisément l’année de son retour en URSS, en 1936. Pourquoi cesse t-il d’écrire son journal? Parce qu’il se doutait qu’il ne pourrait pas continuer à le tenir sans courir des grands dangers, du fait de la nature inquisitrice, dictatoriale et répressive du régime. Quelques (trop rares) extraits de sa musique nous étaient montrés hier soir, et notamment ces pièces  qu’il avait enregistrées à New York sur les fameux pianos mécanique à rouleaux de l’époque qui permettaient de rejouer parfaitement les prestation du pianiste  virtuose. Dommage, je n’en ai pas trouvé trace sur internet. L’émission d’ARTE (pour les IP françaises et allemandes)  est ici .  

7 réflexions sur « Prokofiev, quand il vivait hors de Russie »

  1. Vous devez effectivement être un peu déboussolé, pour poster votre demande sur un site consacré à  la musique… 🙂

  2. Bonjour,

    Je pars à  la mi juin faire un tour d’Europe. Après avoir visité l’Europe du sud, je souhaiterais aller en Russie prendre le transsibérien et descendre en Mongolie. Je n’ai aucune date fixée, c’est pourquoi je n’ai pas pris de Visa. Je m’étais renseigné sur des forums qui indiquaient qu’il était possible de se procurer un visa depuis Minsk ou Kiev entre autre. C’est ce que je comptais faire initialement.

    Seulement on m’a informé que, suite à  une nouvelle loi, il était dorénavant très difficile de se procurer un visa russe et que je ne n’arriverais pas à  me procurer un visa dans un pays voisin.
    Mais qu’en est-il pour un visa de Transit ? Est-ce la même chose ? Il doit bien y avoir une solution à  mon problème …

    Vous pouvez voir plus en détail le projet de voyage sur mon pseudo, preuve fondée de ma demande.

    A savoir que j’ai posé ma question sur le site du routard, sans réponse … Essayé d’appelé plusieurs fois le consulat et l’ambassade ( ne décroche pas ). Je suis un peu déboussolé.

    Merci à  ceux qui pourront me renseigner …

  3. oui , les visions fugitives sont un chef d’œuvre , ici jouées très joliment en effet, et dans le désordre comme l’indique la légende ( seulement neuf sur les 20…) Ce n’est d’ailleurs pas un ordre anodin, probablement poétique et dynamique ici :

    1. No. 9: Allegro Tranquillo
    2. No. 3: Allegretto
    3. No. 17: Poetico
    4. No. 18: Con una dolce lentezza
    5. No. 11: Con vivacità 
    6. No. 10: Ridicolosamente
    7. No. 16: Dolente
    8. No. 6: Con eleganza
    9. No. 5: Molto giocoso

    mais en concert on ne joue pas l’intégrale, tout comme les préludes de Chopin, c’est rare…

    Il y a un lien intéressant pour visionner ( sans jeu de mot) Prokofiev au piano dans un film ici voir surtout les dernières secondes en film muet : ( cliquer en bas de page sur le second lien si le premier ne marche pas)

    hospaud.org/hai/audvid/ar…

    ( les versions piano / orgue sont sublimes, jouées par Guillou, voir plus haut, une toccata de feu martelée et jouée comme il se doit, Prokofiev ne peut qu’applaudir ! L’orgue d’ailleurs transcende souvent ce piano "transcrit" du XX e s )

  4. Oui Emilie, c’est Prokofiev qui joue la toccata en Ré m opus 11. Il l’a joue beaucoup moins vite d’ailleurs et avec beaucoup plus de nuances que le jeune Guillou, c’est étonnant.
    Finalement on trouve sur internet pas mal d’interprétations de ses œuvres pour piano par lui- même enregistrées sur "piano-roll". Il suffit de mieux chercher que je ne l’avais fait ! 🙂
    Cette jolie suite, par exemple : http://www.youtube.com/watch?v=e...

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