Nouvelle soirée télé, hier soir. Nous étions un million et deux cent mille lyricomanes, confortablement installés dans nos canapés à regarder la vie et la mort de Violetta avec son Alfredo d’amant dans l’opéra « La Traviata », opéra de Verdi diffusé en direct sur France 2, depuis les Chorégies d’Orange.
J’ai une pensée pour le public qui attend patiemment le début du spectacle dans cet amphithéà¢tre romain chauffé à blanc par une grosse journée de soleil. J’ai en effet des souvenirs cuisants de soirées d’opéras dans les arênes de Vérone, aprês semblable journée, quand la pierre, telle une sole de four rediffuse sa chaleur accumulée et vous chauffe le séant malgré le petit coussin obligeamment fourni à l’entrée
Christophe Hondelatte et ses intervenants nous présente le spectacle. Notre ministre de la santé, Roselyne Bachelot retrace le destin incroyable de Marie Duplessis, courtisane qui inspira à Alexandre Dumas sa « Dame aux camélias » et que Verdi mit en musique dans « La Traviata » (la dévoyée »). Elle nous gratifie d’une leçon de sociologie fort intéressante, nous racontant notamment comment ces courtisanes contribuaient, par leurs services, à la régulation des naissances dans la bourgeoisie du second empire ! Et le spectacle commence.
La Fête avec ses chansons à boire, le bal et sa mesure à trois temps obligée le premier acte est interminable. Heureusement l’intrigue s’anime en même temps que progresse la tuberculose de Violetta. L’histoire d’amour prend forme dans les deuxiême et troisiême actes. Nous reconnaissons quelques airs célêbres (« Pura siccome un angelo », « dite alla giovine », « amami, Alfredo »); les chanteurs acteurs s’avêrent des artistes accomplis et notamment les deux protagonistes, la soprano Patricia Ciofi, une Violetta tout en nuances et demi teintes, et le jeune et beau ténor, Vittori Grigolo : tous deux feront un tabac à l’issue du spectacle.
L’Orchestre Philharmonique de Radio-France et son chef, Myung-Whun Chung se sont montrès à la hauteur de leur réputation.
Monsieur Duffaut, directeur de la manifestation nous dit son bonheur et sa fierté du succês de son festival.
Et nous, nous garderons un bon souvenir de cette soirée.