C’était donc le grand soir, le premier concert organisé à Paris par le salon des compositeurs associés.
Située au coeur du vieux Paris, la cité internationale des Arts est sagement amarrée, en bord de Seine, côté Pont Marie. La grande bà¢tisse érigée au siêcle dernier continue de rassembler bien des artistes du monde entier, plasticiens, musiciens, écrivains. Ce soir le rendez-vous était pris Salle Edmond Michelet. L’escalier central du hall conduit rapidement en sous-sol vers l’auditorium élégant et feutré. Sur la scêne de nombreuses percussions et un piano à queue Bà¶sendorfer sont déjà prêts à jouer, tout à fait à gauche on aperçoit l’orgue. Les dimensions de la salle sont moyennes, et favorisent certainement de bonnes conditions acoustiques pour la musique de chambre ou de petits effectifs musicaux. Le public relativement nombreux s’installe progressivement dans cette salle de forme à la fois oblongue et demi-lune. Le plafond assez bas, et les parois, proches et enveloppantes donne l’illusion de se lover à l’intérieur d’un grand coquillage Or, en guise de chant de mer, résonnant ce 13 juin 2009 dans ce moyen vaisseau, ce sont bien des musiques de notre temps, instrumentales et vocales, que nous aurons le plaisir de découvrir ou de re-découvrir. Aux quatre personnalités três affirmées des compositeurs John Sernee, Yves Rinaldi, Olivier Calmel, Jean-Louis Foucart, correspondaient quatre moments musicaux bien distincts, pouvant se classer en deux tendances, l’une poétique et nostalgique l’autre plus mordante, ludique et humoristique. Bien que chacun des morceaux empruntà¢t furtivement à l’une ou l’autre tendance. Les mélomanes passionnés de poésie, auront tout d’abord apprécié les textes et poêmes de Tilda Reinitz,(L’adieu d’ Elvire, Lorsque la nuit vient) d’ Emmanuel Fandre, (Vivant mais seul) mis en musique par Yves Rinaldi, ainsi que la complainte d’Iris, livret du même compositeur. De la musique de Rinaldi, nous sommes maintenant familiers, pour l’avoir entendue antérieurement, à la Cathédrale des Arméniens ou dans divers enregistrements et concerts, et quoique le compositeur soit três attaché à l’art lyrique, on lui reconnaît l’art et la maniêre de confèrer à sa musique une modernité et une puissance symphonique, qui prolongent et innovent le répertoire de musique française. Sous les doigts du pianiste, se devine nécessairement l’orchestre rinaldien avec toutes ses subtilités et ses inflexions. La belle présence de la soprano Valérie Guillorit, accompagnée par la pianiste Irja Zeper, égaya d’emblée la scêne et ses poêmes musicaux captivêrent le public. Pourtant son interprétation sensible, raffinée, ne rendit pas entiêrement le caractêre habituellement audacieux et singulier du compositeur. Est-ce l’acoustique du lieu ? Un choix d’interprétation ? Découvrant ce soir là une majorité d’œuvres inédites, et ne les ayant entendues qu’une seule fois, il est difficile pour l’auditeur de s’en faire une idée plus précise. Touché par cet univers musical si hautement expressif, le public ne sera que plus enclin à le fréquenter de nouveau. Le second temps musical confié à Rémi et Laurent Durupt appartient à la seconde tendance de la soirée. Interprétant la Sonate n°1 pour piano et percussions , en trois mouvements, et des extraits du conte musical James et le fantôme, d’Olivier Calmel, les deux musiciens assurêrent la partie virtuose, ludique et três colorée de la soirée. Une fête pour l’ouà¯e bien sà»r et un spectacle pour les yeux que celui de les admirer, prenant plaisir à jouer tous deux, la gestuelle três précise et nerveuse du percussionniste, happé par ses multiples percussions, le toucher si nuancé et si mordant du pianiste, assurant d’ailleurs seul la tournure de ses pages, jetées au sol une à une frénétiquement. Le Duo Links conclut notamment leur plaisante et malicieuse interprétation de James et le fantôme, avec explications à l’appui, ce que les quelques enfants de l’assistance ne manquêrent pas d’écouter. Un seul regret à formuler, le piano resté à demi-ouvert et donc moins percussif et puissant qu’il aurait pu. A la troisiême partie du concert , c’est le duo piano cello qui fit son entrée. L’ impromptu pour violoncelle et piano de Jean-Louis Foucart, interprété par Saskia Boon et Irja Zeper était d’autant plus attendu, qu’il était connu de beaucoup d’entre nous. Cette piêce mordante, pétillante, aux mille nuances, jouant entre jazz et classique, entre cordes frappées et frottées, reste três difficile à apprivoiser, à habiter de l’intérieur, surtout exécutée dans son tempo allêgreLe compositeur lui-même musicalement éduqué par une élêve du grand Alfred Cortot, aime les auteurs classiques,( Bartà³k, Bach et Debussy, bien d’autres ) et se réclame aussi d’un Bill Evans. Autant dire que tout dans sa musique s’inscrit sur une infime frontiêre entre jazz et classique, pulsation et rythmique, liberté et rigueurSi la sonorité cuivrée et ronde du cello commençait à chanter joliment les notes graves, il manquait parfois aux deux protagonistes, dans ce dialogue originellement fougueux, le désir de se chamailler musicalement entre eux deux, puis de convaincre et d’emporter l’auditoire. Le tempo considérablement ralenti, métamorphosa tellement l’impromptu qu’il en devint une piêce d’une autre veine, d’un autre style. (Liberté d’interpréter demeure aprês tout, et on sait qu’une œuvre dês lors qu’elle est livrée et imprimée ne connaît plus de véritable auteur). L’impromptu d’origine brillait par son ultime tension, son excitation même, ce que l’on ne retrouve guêre dans cette version assagie, voire alanguie. Sans faire danser le public sur « I’ m so excited ! » ce troisiême temps musical, trop bref, mais musicalement alléchant, méritait plus d’insolence et d’audace, il avait le droit de fuser comme un feu d’artifice et délivrer tout le piquant d’un duo divertissant, tel un impromptu qui s’amuse et surprend. Le quatriême et dernier temps musical , le plus long de la soirée, mettait à l’honneur la musique de John Sernee. Musique dont la signature est bien connue des mélomanes du site musicomposer. Deux aspects de cette musique soignée et innovante étaient proposés ce soir, instrumental et vocal. Musique instrumentale, avec le trio pour flà»te, violoncelle et piano, inédit, interprété par l’ensemble Tricolore, Martine van der Spek, flà»te, Saskia Boon, violoncelle, Irja Zeper, piano. Musique vocale, avec les poêmes d’Emmanuel Flandre, d’Oscar Mandel et d’Andy Warhol, interprétée par la soprano Valérie Guillorit et la pianiste Irja Zeper. Plus que ludique ou nostalgique, ces musiques résolument contemporaines, peuvent s’enorgueillir d’un caractêre ironique et sarcastique, souvent judicieusement inspiré par les textes eux-mêmes. Techniquement plus difficile à recevoir par le public, (même si elle emprunte à la musique tonale parfois) cette écriture ne laisse personne indifférent. Le trio instrumental dans cette version, pouvait faire penser à trois identités différenciées et opposées, luttant les unes contre les autres, plus qu’à un ensemble musical unifié. Les derniers textes chantés par Valérie Guillorit, parurent moins investis et colorés que les tout premiers, ne mériteraient –ils pas d’être orchestrès afin de traduire toute la force et l’ironie du trait si évidentes dans cette écriture musicale et littéraire ? On peut regretter un certain déséquilibre dans les temps impartis aux compositeurs, d’autant que ce concert ne disposait d’aucun entracte. En effet certaines prestations auraient gagné à être présentées dans un autre ordre, d’autres à être développées, (les extraits brefs incitent à connaître la suite), tout cela pour une meilleure réception du public. Quelles que soient les conclusions et impressions musicales sur ce premier concert in live , (les interprêtes sont rarement satisfaits de leur prestation en direct et les compositeurs logiquement exigeants) il est déjà une belle victoire.
A ce propos Le pianiste Piort Anderszewski faisait récemment cette remarque : « Sur le moment, un live est três difficile mais aussi terriblement efficace et il faut bien dire que le studio est lui horriblement inefficaceLa liberté que le studio donne , la possibilité de travailler plusieurs jours et de reprendre jusqu’à ce que l’on soit content, c’est finalement terrible comme liberté. Pendant le concert, on ne pense pas au disque car le public est finalement plus fort que les micros » ( Cadences , Portrait par Yutha Tep, mai 2009) Ce concert in live reste un moment unique. Il est la concrétisation d’une três riche idée, celle de créer un site dédié à la composition et aux compositeurs contemporains, de faire connaître leur musique à un plus large public. Remercions donc chaleureusement le fondateur du site Musicomposer, les compositeurs associés, les musiciens interprêtes, poêtes et écrivains et tous les co-auteurs de cette Premiêre Musicale. Emilie A.
Oh! Hé! Mossieur Picharotte! On se calme – en plus t’étais au concert 🙂
Le webmaster a eu quelques (gros) soucis ces temps-ci et avait peu de temps à consacrer aux sites.
Les enregistrements ont été faits et sont de bonne qualité, merci Richard !
Quant à les écouter, c’est autre chose. C’est laissé au bon vouloir des compositeurs et de leurs interprètes.
Les uns prétendent qu’ils ont fait tellement de fausses notes qu’ils ne souhaitent mettre que des extraits en ligne – Hum arrières pensées mercantiles ? 😉
D’autres ne sont pas vraiment contents de l’interprètation.
C’est notamment mon cas.
D’autres enfin sont contents, mais ils prennent le temps de poster le lien sur leur sites perso et d’en disposer un autre sur les forums de MusiComposer.
En ce qui me concerne, on trouve ça ici :
http://www.musicomposer.fr/viewt...
on veut l’enregistrement,
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