Voilà  pourquoi Herbie Hancock votera Barack Obama

« Vous savez, je n’arrête pas de me demander comment je peux faire pour progresser le plus possible, et, par voie de conséquence, aider même modestement le monde à avancer ».

C’est par cette citation que se termine l’excellent article que Yann Plougastel consacre à Herbie Hancock dans Le Monde 2 de cette semaine.

Cette autre citation résume bien la philosophie de ce pianiste et compositeur, musicien « cross over » du jazz, du rock, et de la variété (au sens noble du terme):

« Certaines musiques relèvent plus du divertissement que d’autres, plus artistiques. Mais c’est une erreur de les placer dans des camps opposés. Elles ont énormément de points communs et se mélangent tellement qu’il m’est difficile d’en exclure une au profit de l’autre ».

Sacré H.H. ! Je l’ai vu il y a 20 ans, en concert. Il se produisait à la Villette avec un autre fameux pianiste, Chick Corea, (moins connu car le correcteur orthographique de Microsoft ignore son nom  🙂 )

Chacun à son piano, ils jouaient ensemble et à tour de rôle comme dans un duel, avec toute l’énergie d’un jazz-rock qui électrisait une salle débordante d’enthousiasme (on en rêverait à Pleyel!), foule bigarrée, ou plutot bicolore, (« black and white » comme nos deux artistes ! 🙂 ), fans joyeux venus de tous les horizons du rock, du jazz et des musiques latines…un concert mémorable à plus d’un titre puisque ma compagne réussit à se faire piquer son portefeuille dans son sac pourtant bien cadenassé ! 🙂

H.H. sait de quoi il parle quand il nous dit : « Que ce soit Bach, Miles ou Norah Jones, chacun d’entre eux raconte une histoire… C’est la seule fonction qui compte ».
Classé aujourd’hui 61e personnalité la plus influente de la planète par Time (avant Georges Clooney, s’il vous plait, qui n’est que 71e), ce fut d’abord un jeune prodige – pianiste soliste à 11 ans à l’orchestre symphonique de Chicago. Tout en préparant un diplôme d’ingénieur (nobody is perfect…), il découvre le jazz avec Oscar Peterson, et c’est ensuite avec Donald Bird qu’il « décroche son premier hit, Watermelon Man ». Puis c’est le début du free jazz avec Eric Dolphy. Enfin, en 1963 , à 23 ans, il rencontre Miles Davis. Et là, il faudrait citer tout l’article pour rendre compte de cet interview exceptionnel sur la vie exceptionnelle d’un musicien de notre temps.

Contentons-nous d’écouter le Maître dans quelques uns de ses plus grands succès : Canteloupe Island, Chameleon, Watermelon Man, I Thought It Was You, Stars in Your Eyes, Saturday Night, Rockit, Secret, et tant d’autres; sans oublier la musique de l’inoubliable film « Round midnight » de Bertrand Tavernier qui conjugue dans une fiction très réaliste les vies misérables à Paris, dans les sixties, de Bud Powell (que j’ai vu jouer dans un café à Copenhague, à l’époque) et de Lester Young, avec Dexter Gordon dans le rôle principal.

Et puis regardons aussi cette vidéo d’un concert récent donné à Romainville avec… Chick Corea, justement :

Et, enfin, pour le fun, cette vidéo sur « rock it » :

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