Vu le Faust de Gounod, hier soir sur France 2.
Faust de Gounod à Orange et à la télé, le 5 aout 2008.
J’ai manqué le tout début, et donc la présentation qu’en a fait J.F.Zygel. Ai-je perdu quelque chose?
Les trois premiers actes m’ont barbé. Peut-être parce que trop connus, tant l’histoire que les airs célêbres : A moi les plaisirs (1er acte), Avant de quitter les lieux, la Valse de Faust (2e acte), l’air des bijoux (Je ris de me voir si belle en ce miroir cher à la Castafiore) au 3e acte; et les duos : Oh nuit d’amour, etc.
Les mélodies sont belles, bien sûr; mais tout ça est long, long, l’histoire tellement datée (ce frère dépositaire de « l’honneur » de sa sœur, mais qui lui reproche ensuite de l’avoir tué :-/ !), le style pontifiant du second empire, pas vraiment dépoussiéré par la mise en scène.
Bref, deux heures un peu ennuyeuses. Ensuite…
Ensuite, je me suis laissé prendre dans les deux derniers actes admirables, peut être grâce au jeu des acteurs. Rien à dire sur la musique dirigée par Michel Plasson avec l’orchestre de Radio France (Combien de fois Plasson avait t-il bien pu conduire cet opéra dans sa longue carrière?). Et les interprètes?
Roberto Alagna était à la hauteur de sa réputation, ainsi que la basse René Pape. Moins enthousiaste au début concernant la Marguerite incarnée par Inva Mula, dont je trouvais l’accent épouvantable, elle joua ensuite d’une façon époustouflante dans les deux derniers actes. Mention plus qu’honorable aussi pour le jeune chanteur mezzo-soprano qui incarnait Siebel (son nom?). Un bon point pour la maquilleuse dont le masque de Faust en vieillard était saisissant de vérité, même vu de prês comme seule la télé nous le permet; d’autant plus saisissant que le vieillard s’exprimait avec la voix d’un Alagna en pleine forme ! (*) Un autre bon point pour le documentaire »Les passions de Roberto Alagna » » qui passait à l’entracte. Il rendait l’homme sympathique. Dommage qu’il n’ait pas parlé de son affaire de la Scala de Milan… j’aurai bien aimé avoir son avis rétrospectif sur la question! 🙂
(*) Ce n’est pas l’avis du critique du Figaro, qui l’a trouvé moyen, en dessous de ses capacités, et parle d’un bilan global en demi-teinte, en quoi je suis d’accord (sauf à prendre le train à l’entracte. 🙂 )