(Voulez-vous comme Bianca Castafiora participer aux émissions télé de Jean-François Zygel sur France 2, cet été ? Alors lisez vite son billet. Et si vous ne pouvez pas participer, lisez-le quand même…Vous saurez ce que vous allez manquer !)

Quand Castafiora fait de la figuration – mardi 29 mai 2007

Dans les années 60, Sofia Loren, alors immense vedette internationale, avait déclaré : « Je ferais n’importe quoi pour jouer dans un film de Charlie Chaplin, même lire l’annuaire ! »
Eh bien, moi, Bianca Castafiore, mondialement connue depuis les années 40 grâce à mon ami Hergé, j’ai accepté de jouer une silhouette dans une émission télé de Jean-François Zygel.

Un mail de France 2 m’invitait au tournage de « La Boîte à Musique ». J’ai d’abord cru à une farce de mon cher Blog Master mais – après enquête – il s’est avéré que ce mail était authentique.

Pour ceux qui ne connaissent pas la Boîte à Musique, il s’agit de passer un agréable moment avec de nombreux musiciens et artistes qui joueront en live les plus grands morceaux de musique classique, en fonction de la thématique du jour.
Aussi, grâce à la méthode d’apprentissage de Jean-François Zygel, vous découvrirez ce genre musical sous un autre jour.
A chaque émission, 3 invités vous feront partager leur passion pour la musique classique ». (tiré du mail de Arielle Zajde de France 2).
Devant le succès grandissant de Jean-François Zygel, France 2 a eu l’excellente idée de lui confier l’été dernier une plage horaire assez tard dans la nuit. Les téléspectateurs ont tellement aimé cette émission qu’elle a été reconduite et qu’elle passera tous les vendredis du mois d’août 2007 vers 22h30.

Je me suis donc rendue 117, rue d’Aguesseau, à Boulogne ce mardi à 17h30.
Une « tenue correcte et sobre » était exigée, « pas de jeans, pas de marques visibles, shorts ou survêtements ». J’ai donc fait un effort considérable pour m’habiller simplement : seuls mes cheveux argent me servaient de parure (oui, je parle parfois en alexandrins).
Une cinquantaine de personnes se trouvaient à cette adresse – moyenne d’âge 25 ans ! Comme nous avons beaucoup attendu, j’ai eu le temps d’interviewer une dizaine de figurants….
Presque tous avaient été abordés dans la rue ou dans un café vers le Châtelet. Tous ceux que j’ai interrogés ne connaissaient quasiment rien à la musique classique ; ils étaient totalement différents du public habituel de Jean-François Zygel. Pourquoi étaient-ils venus là ? Par curiosité, pour connaître autre chose, pour passer à la télé, ……..
Nos GO (gentils organisateurs), David et Aurélie ainsi que toute l’équipe ont été absolument adorables d’autant qu’il s’est passé plusieurs heures avant le début du tournage ! C’était la première émission enregistrée de la saison et il avait fallu faire très vite pour l’organiser car j’imagine qu’il n’est pas facile de réunir un même jour JF Zygel, 2 musiciens, 5 chanteurs lyriques et 3 invités prestigieux dans un lieu décoré spécialement pour la circonstance.

Mon propos n’est pas de vous raconter la longue séance qui a suivi, vous verrez l’émission sur Antenne 2 cet été et – si vous ne pouvez pas la voir – vous l’enregistrerez ou bien vous la reverrez sûrement sur Mezzo l’hiver prochain. Je ne veux pas dévoiler la magie de la Boîte à Musique et en sortir tous ses cadeaux surprise.
Ce que je peux vous dire c’est que le sujet portait sur l’Opéra et les Voix à l’Opéra.
Jean-François Zygel, toujours aussi tonique, joyeux, spirituel et pédagogue a déployé toute son énergie et son talent.

David, l’un des organisateurs de ce tournage m’a donné l’autorisation de vous communiquer son numéro de téléphone si vous avez envie d’assister à un des tournages avec Zygel :
David donc, 01 42 41 31 12 — 06 71 72 45 02 — www.public-emissiontv.com

Je vous propose de vous présenter 2 chanteurs parmi les cinq qui se trouvaient sur le plateau.
Honneur à la soprano coloratur

Laura Hynes Smith (Allez voir son site !)

Cette chanteuse américaine parle très bien français et chante comme un oiseau ; un oiseau rare car c’est vraiment un phénomène. Elle arrive sur le plateau avec une énergie et une gaité débordantes. Cette acrobate des vocalises ne se prend pas au sérieux. Après nous avoir donné un aperçu de ses expressions d’allégresse (hi hi hi), de tristesse (hu hu hu), d’ironie (hé hé hé), d’étonnement (ho ho ho), elle chante un morceau de bravoure : « Glitter and be gay » de Bernstein tiré de Candide.
Après les heures de répétition et l’attente, malgré le trac et la fatigue, notre belle blonde a été remarquable de justesse (aigus vertigineux), d’entrain (tempo parfois très rapide). Elle nous a complètement ébahis, abasourdis, sonnés – boum !!!! Les applaudissements fusent, nous sommes au bord de l’ovation debout (standing ovation en français) mais nous n’avons pas le droit de bouger, alors….
Longue vie Laura, Laura-Champagne, Laura-Feux-d’artifices,…..

Maintenant, le fougueux Baryton : Boris Grappe

Dialogue Zygel – Boris Grappe :
« Boris, tu es baryton !
Boris :
– Oui. »
Zygel :
« Ca veut dire que tu n’as ni grave, ni aigu !
Boris l’air faussement résigné :
– Oui ! »
Boris nous chante un air de Romeo et Juliette. Romeo vient de voir Juliette, il se confie à son ami (Boris) et – devant son air émerveillé – l’ami lui dit qu’il a rêvé, qu’il a vu la Reine des Songes…….
La voix est belle, bien timbrée, très juste, veloutée à point, le chanteur a de la prestance et une aisance qui font merveille. Nous sommes sous le charme, et Castafiora pense à un air qu’elle chantait jadis : « je voudrais bien savoir quel était ce jeune homme, si c’est un grand seigneur et comment il se nomme ». [Allons, Castafiora, tu n’as plus l’âge !]

Quant aux autres chanteurs, leur tour viendra…. J’ai déjà parlé de la plus professionnelle, la plus accomplie d’entre eux, Nora Gubisch (voir l’article sur Schubert). Elle a été une merveilleuse Carmen avec cette voix des profondeurs si sensuelle et si envoûtante.

Ce fut une belle soirée, vous vous souviendrez de ce billet quand vous verrez le résultat sur France 2.
Je remercie mon jeune cavalier – Harold Vénéré, magicien, 32 ans, aussi sombre que je suis blanche, aussi petit que je suis grande (quel beau couple nous formions) – de m’avoir tenu compagnie tout au long de ces heures d’attente, de m’avoir fait rire, de m’avoir montré des tours de magie et de m’avoir raccompagnée jusqu’au métro avec deux exquises demoiselles aux prénoms d’opérette, Margaux (comme le vin) et Clémentine (comme le fruit).