Le piano de Mozart

Je l’ai entendu résonner dans une petite église de montagne, il y a deux ans, lors d’un concert aux bougies que donnait Pierre Bouyer, à Molines en Queyras. Ce piano – en fait une réplique du pianoforte de Stein fabriqué par Marc Ducornet, un facteur français- sortait d’un petit van Mercedes où il voyage sur toutes les routes d’Europe, emmailloté dans sa caisse. Drôle d’instrument qui tient du clavecin dans l’apparence, mais dont le timbre est à mi chemin entre le Bosendorfer, le clavecin classique et le cymbalum, avec une sonorité frêle mais très expressive…Vous voyez ce que je veux dire? ;) Voilà ce que disait Mozart de son piano dans les lettres à son père en 1777 :

Voilà ce que disait Mozart de son piano dans les lettres à son père en 1977 : (. . .)

Ici et à Munich, j’ai déjà joué mes six sonates assez fréquemment. La dernière en ré majeur est d’un très bon effet sur le pianoforte de Stein. L’endroit où il faut appuyer avec le genou est mieux fait chez de loin les instruments de Stein, car ils peuvent étouffer les sons infiniment mieux que les instruments de Regensburg. De quelque manière que je frappe, le son demeurelui que chez les autres. Dès que je touche, il fonctionne; et il suffit de retirer juste un peu le genou pour qu’il n’y ait pas la moindre résonance (…) Désormais je préfère toujours égal (…) Ces instruments ont cet avantage décisif qu’ils comportent une action d’échappement quand vous touchez le clavier; les marteaux reviennent dès qu’ils ont frappé les cordes, que vous mainteniez ou relâchiez la note.