Dans le cadre de notre concours permanent de composition, le jury a donc retenu pour ce premier trimestre cette composition collective de jazz intitulé « comptine jazz » et sous-titré « Délire jazzistique du collectif terra incognita ».Délire jazzistiqueoui, mais délire bien organisé dans une successions de solos avec juste ce qu’il faut de breaks, changements mélodiques et harmoniques.
Délire qui commence sagement avec le rapprochement inattendu de la harpe et du piano, dans une intro alanguie toute d’harmonies plus ou moins bitonales, accompagnée en contrepoint par des cordes frottées dont on peine à deviner l’origine jusqu’à ce que l’alto puis le violon se démasquent enfin dans une cadence joyeusement balancée, sous la pulsation puissante de la contrebasse. Le piano prend bientôt la relêve dans un solo três « square », suivi (en 3’37 « ) par la harpe, avec quelques breaks bienvenus, le tout ponctué d’effets de cymbales (4’30 »). Belle transition de cordes frottées (4’22 » ), sur fond de résonances diverses, d’effets de cymbales (4’30 ») et autres vibrations d’origine incertaine (4’58 »); Transition rythmique assurée par le piano et la section rythmique jusqu’à ce que le saxo (en 5’16 ») se déchaîne à son tour, cravaché par de sauvages coups d’archets. Suit enfin (en 6’07 ») un long murmure de cordes pincées et frottées évoquant vaguement le bruit du vent dans les branches. Le murmure s’amplifie, éclate enfin en un gigantesque crescendo de cordes frottées et de grincements métalliques qui terminent le morceau. Le jury a particuliêrement apprécié le jeu joyeusement débridé et le traitement sonore des cordes frottées et pincées qui rendent justice à ces instruments rarement utilisés dans le jazz : la harpe, le violon, l’alto.
Tout cela contribue bien sà»r grandement à l’originalité du morceau et fait heureusement oublier les habituelles sections rythmiques à base de guitares rythmiques et autres batteries 😉 Rappelons que le morceau entier est téléchargeable ici.