Dans cet interview par Raphaëlle Bacqué dans Le Monde , le Maestro nous raconte sa vie, depuis son enfance en Argentine, puis en Israel jusqu’à aujourd’hui. J’en ai retenu ces derniers passages :
Berlin, c’est là que vous vivez aujourd’hui, mais vous avez plusieurs passeports. Certains pays ont-ils l’oreille plus musicale que d’autres ?
L’Allemagne est indéniablement le pays de la musique, oui. On y apprend bien plus la musique aux enfants qu’en France, par exemple. Pourtant, on l’enseigne moins qu’avant. Comme partout, l’intérêt pour l’art et la culture est devenu plus pauvre. Je me souviens très bien qu’en 1975 Rubinstein, qui me vouvoyait comme le faisait encore cette vieille génération qui avait reçu une éducation européenne, m’avait dit : « Vous voyez, il y a vingt ou vingt-cinq ans, j’ai le souvenir qu’un quart du public qui venait écouter mes concerts jouait du piano chez lui. Aujourd’hui, ce quart du public met plutôt un disque sur son électrophone… » C’est encore plus vrai aujourd’hui, sans doute
Vous avez annoncé votre démission en tant que directeur musical du Staatsoper de Berlin, à partir du 31 janvier. Mais vous continuerez à donner des concerts, n’est-ce pas ?
Hélas, je suis malade et je ne peux plus fournir la performance qui est exigée, à juste titre, d’un directeur musical général. Mais diriger, oui. Lorsque la maladie s’est annoncée, j’ai dû me soigner et m’arrêter quelques instants. Mais, en février, j’ai dirigé la Scala de Milan. Et j’ai bien vu : la magie de l’orchestre, les applaudissements sont le meilleur des remèdes.