Ahmad Jamal

Ce grand et très novateur pianiste de jazz  et compositeur est mort dimanche chez lui dans le Massachusset  des suites d’un cancer de la prostate. Il avait à 92 ans. Célèbre dès les années  50, il fut l’un des précurseurs  du style bebop et il eu de nombreux émules, Miles Davis ou Keith Jarrett par exemple. 

Sa musique mélangeait les accords romantiques, rémanences  de sa culture classique et les tonalités modales ou polytonales du bebop,   avec une rythmique toute en « ruptures, relances, tensions-détentes, explosions ensemble, décélérations, le tout suggéré d’une main d’oiseau » comme nous le dit  dans son bel article nécrologique du Monde.
En voici deux exemples, l’un datant de 1959

l’autre de 2012 avec son morceau fétiche Pionciana qu’il composa dans ses jeunes années et qu’il joue ici en 2012 à l’Olympia à Paris.

 

Ahmad Jamal fit de nombreux concerts en France, un pays qu’il aimait beaucoup.
«  Grande histoire d’amour avec le festival de Marciac (2013, 2016, 2019), hymne à la joie et rires sur scène… nous raconte encore Francis Marmande;  il était à la Fondation Vuitton, le 3 juillet 2019 à Paris, avant  son retour à Marciac, le 4 août, qu’il annonce comme son dernier concert en Europe. On n’y croit pas une seconde, bien sûr.
Pensait-il à la mort ? « Je n’y pense pas, je m’en souviens tous les jours. La mort vient, c’est inévitable. Vous pouvez vous préparer, par le soin de votre santé, de votre esprit, de votre physique, à une “belle mort”. Elle vient, à 86 ans, plus vite qu’avant, sans doute, dans cinq minutes ou dans cinq ans, mais à l’échelle de la vie ce n’est rien. Le tout est de savoir s’y préparer et d’y penser sereinement. » Il avait, disant cela, 86 ans.
Ce 16 avril 2023, il était dans sa 93e année. Disparition ? Était-il le seul à savoir que les musiciens de Pittsburgh ne disparaissent jamais ? Longtemps, longtemps après, leurs chansons courent encore dans les rues. »

A noter l’excellent et très exhaustif article de WIKIPEDIA consacré à Ahmad Jamal.

Exercice musical avec une IA

Petit exercice musical : on propose à une IA (intelligence artificielle) de composer une petite mélodie, mais sous contraintes.

Voici le dialogue informatique :
Traduisons  en français : « Ecris moi une mélodie nouvelle en utilisant huit accords uniques dans un style  introspectif  (lié à  l’état de conscience) et donne m’en le résultat avec la notation musicale ABC. » 
Nota: La demande crée une contrainte  forte avec une composition sur huits accords uniques qui sont à trouver. Par ailleurs elle sous entend que la machine  connaît le langage informatique musical ABC (mais c’est le seul utilisable avec une machine) ainsi que le style de musique « introspectif »,  c’est à dire lié à des état de conscience « réflexifs » 🙂 

Après analyse, remise en forme classique  et quelques modifications de forme, voici le rendu au piano.

Analyse du texte
L’IA reformule la question, prouvant qu’elle l’a bien comprise. Suit le résultat en langage ABC  : By Bard » (ceci  révèle que l’IA a appris ce langages sur les musiques celtiques qui sont à son origine  😉  ) – mesure  à 4 temps – tonalité de Do (au départ, mais on va voir de nombreuses modulation jusq’au Mi bémol final),- partition présentée en deux voies, droite, gauche (comme au piano). Suivent les notes égrainées simplement et la liste des accords proposés. La machine propose sa mélodie mais  en omettant d’indiquer les altérations des notes dans les accords, ce qui n’en simplifie pas la lecture ! Pour faire bonne mesure l’IA ajoute : « La mélodie est simple et directe et utilise une variété de notes pour créer un sentiment de quiétude et recueillement. L’accompagnement est également simple  mais il crée une impression  de  mouvement et progression. » 

A vous d’en juger :  Bonne écoute

Daniel Barenboim se raconte

Dans cet interview par Raphaëlle Bacqué dans Le Monde , le Maestro nous raconte sa vie, depuis son enfance en  Argentine, puis en Israel jusqu’à aujourd’hui. J’en ai retenu ces derniers passages : 

Berlin, c’est là que vous vivez aujourd’hui, mais vous avez plusieurs passeports. Certains pays ont-ils l’oreille plus musicale que d’autres ?

L’Allemagne est indéniablement le pays de la musique, oui. On y apprend bien plus la musique aux enfants qu’en France, par exemple. Pourtant, on l’enseigne moins qu’avant. Comme partout, l’intérêt pour l’art et la culture est devenu plus pauvre. Je me souviens très bien qu’en 1975 Rubinstein, qui me vouvoyait comme le faisait encore cette vieille génération qui avait reçu une éducation européenne, m’avait dit : « Vous voyez, il y a vingt ou vingt-cinq ans, j’ai le souvenir qu’un quart du public qui venait écouter mes concerts jouait du piano chez lui. Aujourd’hui, ce quart du public met plutôt un disque sur son électrophone… » C’est encore plus vrai aujourd’hui, sans doute

Vous avez annoncé votre démission en tant que directeur musical du Staatsoper de Berlin, à partir du 31 janvier. Mais vous continuerez à donner des concerts, n’est-ce pas ?

Hélas, je suis malade et je ne peux plus fournir la performance qui est exigée, à juste titre, d’un directeur musical général. Mais diriger, oui. Lorsque la maladie s’est annoncée, j’ai dû me soigner et m’arrêter quelques instants. Mais, en février, j’ai dirigé la Scala de Milan. Et j’ai bien vu : la magie de l’orchestre, les applaudissements sont le meilleur des remèdes.

 

Intelligence artificielle et musique

L’intelligence artificielle (I.A.) est à la mode car elle arrive enfin à maturité. La composition musicale n’en est pas exempte avec une prolifération de nouveaux logiciels tels SingSong, Magenta ou AIVA, qui génèrent des mélodies suivant une typologie standardisée, ou qui aident le compositeur en proposant des accompagnements multi instrumentaux, une aide à l’arrangement ou à l’orchestration.  Ces outils sont destinés – pour l’instant au moins –  à la composition de chansons et musique populaire, loin de la musique dite savante, évidemment.
Voici un article qui vante l’utilisation de  AIVA  suivie d’un exemple sonore en video :

Aiva : l’IA qui compose de la musique pour vous

Tout le monde n’est pas musicien. Et même si c’est le cas, difficile de créer sa musique en quelques secondes. Si vous souhaitez intégrer des musiques à vos contenus (comme une vidéo Youtube par exemple), la plateforme Aiva devrez vous plaire.

Son intelligence artificielle (IA) peut générer des mélodies en fonction de vos émotions. Basée sur l’apprentissage automatique cette technologie utilise des algorithmes de traitement du langage naturel et de génération musicale pour créer des sons en fonction de vos instructions.

Pour utiliser Aiva, il suffit de créer un compte sur son site web, puis de choisir un style musical parmi les nombreux proposés : classique, pop, rock, jazz, électro, etc. Vous pouvez ensuite taper un texte descriptif de la musique que vous souhaitez créer. Par exemple : “une musique joyeuse et entraînante”. En quelques minutes, vous verrez apparaître une composition originale liée à votre prompt. Vous pouvez ensuite télécharger la musique au format MP3 ou MIDI ou la modifier selon vos préférences.

Aiva est disponible depuis 2016 et compte déjà des millions d’utilisateurs. Une offre gratuite est disponible mais il faudra choisir entre différentes formules d’abonnement pour continuer à utiliser le service avec moins de contraintes.

Notez que Aiva est reconnue comme une compositrice à part entière par la Sacem et a déjà collaboré avec des projets prestigieux comme le film d’animation “Let’s make it happen” pour la campagne “Inspiring Luxembourg” ou le jeu vidéo “Lost Words: Beyond the Page”. Aiva se distingue également par la qualité et l’émotion de ses musiques, qui s’améliorent avec chaque nouvelle version du logiciel.