La musique de Monsieur Gluck

Nous sommes heureux d’accueillir ici un nouveau rédacteur. Il souhaite rester anonyme, mais je pense que vous le reconnaitrez facilement.Voici son premier billet sur la musique de Gluck. Il nous a promis de nous en livrer deux autres, plus sérieux, l’un sur Wagner, l’autre sur Beethoven. On verra bien s’il tient ses promesses…(Le premier qui trouve son nom gagnera… toute notre considération !) 🙂 Au mois de décembre 1859, M. Carvalho, directeur du Théatre-Lyrique a osé entreprendre de remettre en scêne l’Orphée de Gluck, et a obtenu par ce coup d’audace un des plus grands succês dont nous ayons été témoins.
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La peur du mot : Le compositeur face au texte

Une triple alternative Qu’il écrive des mélodies ou qu’il compose sur un livret d’opéra, le musicien se voit généralement confronté à trois types d’attitudes dans le rapport que sa musique établira au texte :

  • le mot asservit sa musique. Le compositeur renonce à la primauté du son. La force du texte s’impose à lui.
  • La musique recouvre les mots. Le texte est comme une table qui serait totalement dissimulée par une grande nappe et réduite au rôle de simple support au couvert musical.
  • La musique met le mot à nu. Elle féconde les mots pour les transmuer en voix : elle les fait chanter. Car le chant, libérant la parole de sa fonction agissante, instaure la gratuité du mot, son « inutilité » fonctionnelle. La musique devient ici l’instrument de cette libération : on ne parle plus pour agir lorsque l’on chante ; on parle pour faire « chanter » les mots, pour en révéler toute la force poétique et la richesse polysémique, sources de sensations.

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