Ecouter la 10e symphonie de Beethoven ?

On aimerait bien pouvoir l’écouter, cette 10e symphonie. Malheureusement Beethoven est mort en n’en laissant que des fragments épars, des idées préparatoires, telles les 11 premières secondes.

Et pourtant, écoutez  ces 115 secondes de musique :

C’est extrait d’un concert donné début septembre à Lausanne par l’orchestre suisse Nexus. La partition a été écrite par AIBeethoven, une intelligence artificielle du type  deeplearning. Florian Colombo chercheur à l’EPFL   l’a entrainé sur les quatuors de Beethoven pour créer les partitions de  tous les instruments de la symphonie, et la partition finale n’a fait l’objet d’aucune modification a postériori. 

Que faut-il en penser? Ce court extrait est suffisant pour y reconnaitre  le style des quatuors de Beethoven. La composition est bien ficelée ainsi que l’instrumentation et l’orchestration, AIBeethoven a bien travaillé. Mais cela reste une musique d’imitation, sans innovation stylistique, sans le génie créateur de Beethoven.

Pour en savoir plus sur ce projet, lire ici l’article du magazine Sciences et Avenir.

Zygel et la cinquième

Cela faisait longtemps que je n’avais vu Jean-François Zygel dans son émission Les clefs de l’Orchestre. Sur la 5e chaîne, vendredi 17 septembre, il nous expliquait donc la 5e symphonie de Beethoven.
A vrai dire, cette 5e symphonie m’insupporte un peu par sa démesure, sa grandiloquence, peut-être aussi pour l’avoir trop écoutée et analysée. Je préfère les 6e et 9e. Et pourtant vendredi dernier, je me suis laissé tenter et je n’en ai pas de regret.

La 5e symphonie de Beethoven nous dit Zygel est l’œuvre la plus communément connue de la musique classique, avec l’ouverture sur ces quatre notes : sol sol sol mib (tonalité de mi bémol),   et pour illustrer le propos, il nous raconte l’anecdote : J’étais dans le métro, un groupe de lycéennes conversait bruyamment et tout à coup l’une d’elle dit « Papapapam : le Proviseur » !

Ces notes si célèbres de la 5e constitue le principal motif du premier mouvement. Zygel en a compté plus de 230 occurrences dans les différents développements de ce mouvement et même quelques autres encore dans le scherzo, sous une forme plus ou moins camouflée par le rythme ou la tonalité.

La première de cette œuvre eut lieu le 22 décembre 1808 à Vienne. Beethoven était au piano et à la baguette pour un concert de quatre heures, l’un des derniers avant qu’il ne devienne tout à fait sourd, avec au programme, (excusez du peu !):

  • La 6e symphonie (également une première)
  • « Ah Perfido » aria pour soprano et orchestre
  • Le Gloria de la Messe en ut majeur
  • Le concerto pour piano N°4, joué par Beethoven

Et après l’entracte :

  • La 5e symphonie
  • Le Sanctus et le Benedictus de la messe  e n ut majeur
  • Une improvisation au piano par Beethoven
  • La Fantaisie Choral pou piano, solistes chœur et orchestre en do mineur.

Difficile d’imaginer organiser aujourd’hui un concert de quatre heures avec autant de chefs d’œuvres de musique classique au programme, avec le compositeur lui-même au piano ou à la baguette !

L’émission peut être (re)vue ICI et l’intégralité de la 5e sur YouTube à écouter LA.