Comment sonnait, comment fonctionnait le roi des pianos droits en 1800?
Loin des clichés qui en font un vieux meuble de musée dépourvu de charme, Luca Montebugnoli dans cette vidéo nous en apprend tout. Il en fait la démonstration bluffante sur un piano d’époque restauré, un « piano carré Erard 1806 ». On admire les sonorités chatoyantes de cet instrument aux quatre pédales, très loin de son ancêtre le clavecin, dans deux pièces d’époque dont les compositeurs Louis Adam et Daniel Steibelt restent oubliés de l’histoire du piano et de la musique française.
Dans cette même vidéo, Luca Montebugnoli nous raconte ensuite son expérience de pianiste sur instruments anciens. Très interessant !
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt l’interview d’Alexandre Tharaud dans Le Monde.
Entre autres confidences il nous apprend qu’au programme de son concert demain à la Philharmonie, il a mis une oeuvre signée Alexandre Tharaud. Nouvelle carrière du musicien? il se sait atteint d’une maladie potentiellement incapacitante pour un pianiste, mais surtout il a envie de se faire connaître comme compositeur…. « Attention les chevilles » ajoute -il 🙂 .
Dans la même veine, je me suis amusé à demander à Chap GPT si elle me connaissait. Réponse : « Jean-Louis Foucart est un compositeur et pianiste de jazz ». J’ai bien ri ! 😀
Ce grand et très novateur pianiste de jazz et compositeur est mort dimanche chez lui dans le Massachusset des suites d’un cancer de la prostate. Il avait à 92 ans. Célèbre dès les années 50, il fut l’un des précurseurs du style bebop et il eu de nombreux émules, Miles Davis ou Keith Jarrett par exemple.
Sa musique mélangeait les accords romantiques, rémanences de sa culture classique et les tonalités modales ou polytonales du bebop, avec une rythmique toute en « ruptures, relances, tensions-détentes, explosions ensemble, décélérations, le tout suggéré d’une main d’oiseau » comme nous le dit Francis Marmande dans son bel article nécrologique du Monde.
En voici deux exemples, l’un datant de 1959 :
Ahmad Jamal fit de nombreux concerts en France, un pays qu’il aimait beaucoup.
« Grande histoire d’amour avec le festival de Marciac (2013, 2016, 2019), hymne à la joie et rires sur scène… nous raconte encore Francis Marmande; il était à la Fondation Vuitton, le 3 juillet 2019 à Paris, avant son retour à Marciac, le 4 août, qu’il annonce comme son dernier concert en Europe. On n’y croit pas une seconde, bien sûr.
Pensait-il à la mort ? « Je n’y pense pas, je m’en souviens tous les jours. La mort vient, c’est inévitable. Vous pouvez vous préparer, par le soin de votre santé, de votre esprit, de votre physique, à une “belle mort”. Elle vient, à 86 ans, plus vite qu’avant, sans doute, dans cinq minutes ou dans cinq ans, mais à l’échelle de la vie ce n’est rien. Le tout est de savoir s’y préparer et d’y penser sereinement. » Il avait, disant cela, 86 ans.
Ce 16 avril 2023, il était dans sa 93e année. Disparition ? Était-il le seul à savoir que les musiciens de Pittsburgh ne disparaissent jamais ? Longtemps, longtemps après, leurs chansons courent encore dans les rues. »
A noter l’excellent et très exhaustif article de WIKIPEDIA consacré à Ahmad Jamal.
Petit exercice musical : on propose à une IA (intelligence artificielle) de composer une petite mélodie, mais sous contraintes.
Voici le dialogue informatique : Traduisons en français : « Ecris moi une mélodie nouvelle en utilisant huit accords uniques dans un style introspectif (lié à l’état de conscience) et donne m’en le résultat avec la notation musicale ABC. » Nota: La demande crée une contrainte forte avec une composition sur huits accords uniques qui sont à trouver. Par ailleurs elle sous entend que la machine connaît le langage informatique musical ABC (mais c’est le seul utilisable avec une machine) ainsi que le style de musique « introspectif », c’est à dire lié à des état de conscience « réflexifs » 🙂
Après analyse, remise en forme classique et quelques modifications de forme, voici le rendu au piano.
Analyse du texte
L’IA reformule la question, prouvant qu’elle l’a bien comprise. Suit le résultat en langage ABC : By Bard » (ceci révèle que l’IA a appris ce langages sur les musiques celtiques qui sont à son origine 😉 ) – mesure à 4 temps – tonalité de Do (au départ, mais on va voir de nombreuses modulation jusq’au Mi bémol final),- partition présentée en deux voies, droite, gauche (comme au piano). Suivent les notes égrainées simplement et la liste des accords proposés. La machine propose sa mélodie mais en omettant d’indiquer les altérations des notes dans les accords, ce qui n’en simplifie pas la lecture ! Pour faire bonne mesure l’IA ajoute : « La mélodie est simple et directe et utilise une variété de notes pour créer un sentiment de quiétude et recueillement. L’accompagnement est également simple mais il crée une impression de mouvement et progression. »