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Apprendre a maitriser l’art des voicing pour cuivre dans la musique funk et populaire.
En voilà une question intéressante (surtout venant d’un drummer! 😉 Elle appelle une double réponse, du point de vue de l’harmonie et de l’orchestration.
Le voicing, en français la conduite des voix est une notion évidemment expliquée en long et en large dans les 20 leçons d’harmonie.
Du point de vue de l’harmonie, il faut d’abord savoir que les notes d’un accord appartiennent à 4 familles de voix qui sont, de la note la plus haute à la plus basse : soprano, alto, ténor et basse. Parlant de musique funk ou populaire, on peut simplifier le problême en considérant qu’il n’y a qu’une ligne mélodique généralement affectée au soprano (chant, sax soprano, guitare, piano, flà»te, etc.), et une ligne de basse généralement affectée à la basse (guitare basse, contrebasse mais aussi piano, sax baryton, contrebasse, basson, tuba).
Reste donc au moins deux notes intermédiaires qu’il faut positionner, si l’on veut disposer d’un accord complet. C’est ici qu’interviennent les rêgles de conduite des accords à quatre voix, rêgles résumées dans le tableau de la page 14 des 20 leçons d’harmonie (voir l’extrait en pdf , page 14 §: « l’harmonisation des voix » (téléchargement libre d’accés). On y voit qu’il faut respecter les rêgles de l’intervalle harmonique (sur l’axe vertical) entre voix, les rêgles de l’intervalle mélodique (axe horizontal) entre deux accords de même nature, puis les rêgles encore différentes de l’intervalle mélodique entre accords différents, et enfin les rêgles de résolution des dissonances et les mouvements directs interdits (en principe!) quand l’accord change
Compliqué, tout cela, isn’t it? 😉 Non, il faut simplement analyser la séquence des accords en sachant les reconnaître et en connaissant les fonctions de chaque note dans ces accords, ce que l’on apprend en lisant la dizaine de chapitres consacrés à la conduite des voix dans notre bouquin et en écoutant les exemples musicaux pour comprendre et éduquer son oreille. Parlant des cuivres il nous faut ensuite entrer dans le détail pour savoir de quel instrument exactement on parle: trompette ou tuba? Saxo soprano ou trombone? Ceci soulêve la question de l’orchestration. Tout instrument est caractérisé bien sà»r (1) par son timbre qui se prête plus ou moins à jouer la ligne mélodique (exemple le saxo, le violon) ou rythmique (la guitare basse) mais aussi (2) par son registre (ou tessiture) qui est l’intervalle entre la note la plus haute et la plus basse qu’il peut émettre.
Ici l’idée directrice consiste à faire jouer la note par l’instrument ayant la tessiture correspondante (voir fig.4 page 7) et (ou) à doubler cette note à l’octave (plus haut ou plus bas) en évitant que plusieurs instruments ayant la même tessiture jouent ensemble trop de notes différentes du même accord. Sinon, les plus forts (souvent les cuivres, justement) risquent de masquer les autres (la voix de la chanteuse, au hasard!), caca phonique assuré, surtout si les sons viennent plus ou moins du même endroit sur la scêne.
Et l’ingénieur du son n’y pourra pas grand chose malgré ses potards. Pour aller plus loin, il faudrait examiner un cas concret. Il n’est pas interdit d’en proposer (fichier wav ou midi, ou mieux, le pdf d’un bout de partition). A vous de jouer!