Vous connaissez le » mode phrygien » ou « mode de Mi » (en do: do réb mib fa sol lab sib do, voir ici le corrigé du Quiz N2, ou les 20 leçons d’harmonie, page 70). De nombreuses anecdotes circulent concernant ces modes antiques. La derniêre, je l’ai lu dans la pochette du CD « mélancolie » (chez Naà¯ve) sous la plume savante de Jean Clair.
Dês l’Antiquité, des philosophes, naturalistes et médecins comme Théophraste (v.-372-. -287), puis Asclépiade (v.-124, -40) recommandent l’usage de la musique dans le traitement des maladies de l’à¢me. L’encyclopédiste romain Celse rapporte que le mélancolique doit être égayé, rassuré. Pour chasser son humeur sombre, la musique est un bon remêde.
‘Pour arracher ces malades à leurs tristes pensées, il sera utile d’utiliser les symphonies, les cymbales et quelques autres moyens bruyants.
Le mode phrygien est particuliêrement recommandé pour les états de tristesse. Les préceptes pythagoriciens d’une musique des sphêres ordonnant le cosmos selon une connaissance orphique, les mythes d’Orphée eux-mêmes, combinés à la théorie platonicienne des effets moraux des différentes clés musicales, édifient les fondements d’une thérapie musicale, à laquelle on a encore parfois recours de nos jours.
Quand on connaît le mode phrygien avec ses 4 notes altérées , le plus mineur, le plus mélancolique des modes mineurs, on se demande si les anciens n’avaient pas déjà inventé l’homéopathie pour soigner la mélancolie 😉