Billet de Jean-Armand Moroni
Si l’on pense que le nom de Dusapin est amené à rester dans l’histoire de la musique, le concert de ce vendredi 27 mars était historique, puisque l’on créait la derniêre des sept piêces d’un cycle commencé par Dusapin en 1992, et qu’il a complété au fil des commandes. Les sept piêces du cycle étaient jouées l’une aprês l’autre.
A dire vrai, je suis moins convaincu que le nom de Dusapin restera dans l’histoire de la musique, aprês ce concert qu’avant. Mais j’attends de voir les opéras To be sung et Passion pour émettre un jugement. Ces opéras sont programmés, comme le concert du 27 mars, par la Cité de la Musique dans le cadre du « Domaine privé Pascal Dusapin », du 27 mars au 11 avril.
La musique orchestrale de Dusapin est dense, une sorte de pâte que l’on malaxe, volontiers boueuse, grumeleuse. L’opposé d’un Richard Strauss, qui a pourtant un orchestre très nourri également, mais qui joue sur les silences, la disparité des rythmes, et des thèmes très reconnaissables, pour aérer ses piêces. Un point d’agacement récurrent, vis à vis de Dusapin, est le galimatias de ses explications. Il se trouve que la notice du concert comprend un commentaire de chacune de sept piêces, par Dusapin lui-même. Dieu que l’on est loin des explications claires de Messiaen ou Boulez ! Il paraît clair que pour Dusapin, la clarté n’est pas une qualité du discours : elle s’oppose sans doute à la poésie.
J-A Moroni