Entendue ce matin sur Europe 1, à 9H12, cette définition de l’Opéra italien qui ferait un bon sujet pour le bac Musique :
L’Opéra italien, c’est une soprano et un ténor qui veulent coucher ensemble et un baryton qui veut les en empêcher.
Sans commentaire… 🙂
(A moins que Castafiora n’ait son mot à dire?)
Bonjour, passionnée de chant lyrique depuis á présent un certain temps, je viens
d´entrevoir ci-dessus des réflexions totalement dénués de bon sens et de vérité :
la beauté, pour commencer, est une notion purement subjective dépendant des goûts de chacun et donc, l´on ne peut affirmer de maniere aussi péremptoire que les artistes lyriques actuels seraient » plus beaux » ou » moins beaux » que ceux d´antan, les avis sont sans nul doute tres partagés á ce sujet et de plus, l´on ne regarde et n´écoute point un(e) artiste pour son apparence physique mais pour son talent, sa prestance, pour ce qu´il/ elle apporte sur scene .
Ensuite, affirmer que la morphologie a un lien avec la voix est une stupidité éhontée: depuis quand ce qui se trouve dans notre assiette a un rapport avec nos cordes vocales ?
Quant aux ténors, eh non, ne vous en déplaise, ils ne sont pas tous obeses
( faut-il vraiment être squelettiques pour plaire ?) et ils n´ont pas tous non plus la gorge courte , force est de constater que l´on trouve absolument de toutes les morphologies pour toutes les catégories vocales, ce que l´on ne trouve pas est la maigreur extrême, d´abord parce qu´elle est pratiquement inexistance en Europe et ensuite parce que, á cause d´une faiblesse trop importante, un organisme trop maigre ne pourrait assurer le soutien et la force nécessaire pour chanter .
Que de sottises l´on trouve sur le Net et ailleurs au sujet de ce si bel art qu´est
l´art lyrique ! Les mentalités s´effondrent véritablement, certains se complaisent á se vautrer dans la fiente et cela en devient pitoyable autant que ridicule .
La définition n’est pas forcément fausse dans certains cas …
Mais non, cher ami, en vrai je chantais Alto 2 ! Mais on peut plaisanter et là, nous sommes dans le chapitre Soprane – Ténor, c’est pourquoi j’ai introduit les barytons et les basses dans les commentaires. Vas voir dans le billet sur Sandrine Piau et Sara Mingardo ce qui est dit sur la voix d’alto ou de contralto… Ce blog est très divers et a encore beaucoup de choses à exploiter !
Bon, d’accord, le sempiternel trio infernal. Mais, dans tout cela, que font les mezzo-sopranos, les contraltos et les basses ? Ce sont des registres asexués ?
Maître Capello aurait dit "très fin" !!!!!
Merci Mazurka, un vrai délice !
Rilke pensait même qu’on aurait pu intitulé l’opéra « Pelléas » par « Drames de la mort »…tant il y est question d’agonie, » unique certitude quotidienne et désespérance de notre vie »…
(Bon,… pas très joyeux…tout cela !!! )
En s’amusant à paraphraser la définition Euro-piste (1) de l’opéra italien, citée plus haut par JLF,
On pourrait avancer que cet opéra franco-belge c’est :
« une soprano-aquatique et un baryton-martin ( comme l’oiseau-pêcheur) qui, s’aimant malgré eux, veulent à tout prix s’endormir dans la mort et un tout autre baryton ( non martin mais opportun), chargé de les y expédier dans les plus brefs délai »
[ ben alors, le ténor, là, où est-il passé ?…à la trappe ?…Non, En fait de temps à autre on lui confie aussi le rôle de l’oiseau-pêcheur …de « Mélisande (s) » ]
e ne dirais pas vraiment que le texte de la pièce de l’écrivain belge, Maurice Maeterlinck , est « flou et brumeux », certes ce n’est pas un univers banal… Les personnages sont étranges, l’intrigue aussi, ils ne sont qu’apparences de personnes plus que réalités…
La pièce est remplie de non-dits, de silence, de suspension…de brume et de rêve aussi, on nage presque que dans l’invraisemblance, le poétique-fantastique… mais le texte justement me semble très précis , très travaillé, pour demeuré aussi… »mystérieux »…
( Debussy avait lui-même fait ses « propres coupures » dans le texte avant de le mettre en musique ) ce sont surtout les thèmes de l’onde, l’eau, la mer, les spectres ou fantômes de femmes, la mort, la nuit, les contrastes entre l’ombre et la lumière qui sans doute ont tenté Debussy, car ce sont ses thèmes préférés ! Cette mise en musique de Pelléas, avait rendu furieux l’écrivain d’ailleurs… Pourtant mettre en musique de la « prose » était tout de même un geste assez novateur en cette fin siècle…et en cela oui il se situe loin de l’opéra italien ! C’est vrai !
D’accord avec toi pour ce que tu dis du « Martyre de Saint-Sébastien « ( n’est-ce pas André Caplet qui collabora avec Debussy à l’achèvement de son orchestration ? )
Ben, je me contente d’appliquer la définition de l’opéra italien donnée au début de l’article.
C’est effectivement tout sauf italien : c’est un texte flou et brumeux, précisément ce que recherchait Debussy, alors que l’art italien est un art du trait, de la netteté. (Encore que, Léonard et le sfumato… bon, passons).
En tout cas, pour son second opéra (le Martyre de Saint-Sébastien), Debussy s’approche plus clairement de l’italie : le sujet est romain, le librettiste italien. Même s’il écrit en français.
Jean-Armand, tu cites Pelleas et Melisande, … Un opéra très étrange ! mais quel chef-d’œuvre de Debussy !…Moi je m’interroge aussi sur Melisande, une soprano vraiment pas comme les autres, elle s’effraie de tout bruit, elle fréquente les fontaines de préférence la nuit, elle ne sait pas même pas d’où¹ elle vient…et en tant que soprano séductrice et séduisante c’est vraiment mal parti elle vocalise dès les premières mesures : " Ne me touchez pas ! Ne me touchez pas !"…Opéra italien ? Là ça m’étonnerait un peu quand même…
Bien compris, Mazurka ! Merci.
J’espère que quelques barytons et quelques basses passeront par ici et laisseront quelques plumes de leur ramage, pour une fois qu’ils ont la vedette….
COOL Bien Chère Bianca Castafiora ! COOL tes messages !!! Merci de toutes tes explications ! et vive l’élégance…tu as tout à fait raison, vu comme ça évidemment !
Sinon, c’est vrai tu fais des massages ? C’est super… ! heureux clavecinistes ! heureux chanteurs ! je devrais lancer l’idée chez les pianistes et organistes, tu ne crois pas !
On a surtout des crampes dans les jambes à force de pédaler sur le pédalier de l’orgue…n’est-ce pas Gerschwinou ? !! ah la là !
L’Amour spirituel ? tu veux dire « AGAPE » ?… par rapport à l’autre… l’amour de théâtre…? C’est tout un roman tout çà !
Mais tu as raison, Bianca, l’opéra est un lieu magique et Rien de plus émouvant qu’une diva majestueuse faisant son entrée grandiose sur une scène de l’opéra !
Des instants de rêve qui nous transportent et nous éblouissent pour la vie !
amicalement
Mazurka
Pelleas et Mélisande serait alors un opéra italien ? Car il y a doute sur la tessiture de Pelleas, qui est intermédiaire entre un baryton et un ténor.
Encore un mot :
La phrase « L’Opéra italien, c’est une soprano et un ténor qui veulent coucher ensemble et un baryton qui veut les en empêcher » NOUS PLACE DANS LE DOMAINE AMOUREUX. C’est pourquoi je me suis permis d’introduire le charme, la beauté, l’élégance de la plupart de nos musiciens actuels en particulier des CHANTEURS.
Mazurka, il s’agit d’AMOUR ! et pas d’amour spirituel, hein, c’est clair !
Je ne peux pas m’empêcher de te dire en riant que Escaich est vraiment très beau garçon (quoique très timide et assez « Tournesol »), je le sais, j’ai eu la chance de chanter une de ses œuvres avec le Madrigal – Dusapin aussi, très beau mec, tu veux que je continue……………. j’en ai une grande liste comme ça !
Je m’en doutais !!!!! Mon com’ est à prendre avec légereté. On parle toujours des ténors, je mets en valeur les barytons et les basses.
De plus, on s’est aperçu que ce n’était pas la peine d’être énorme pour être un chanteur de qualité. D’autant que les chanteurs « jouent » de plus en plus la comédie dans l’opéra et pour « jouer la comédie », il faut être un peu à l’aise dans son corps, pouvoir se déplacer, ramper, sautiller………
Dans les années 80, avec la grande mode du baroque, il me semble que les musiciens ont plus fait attention à leur paraître. Ils ont plus fait attention à leur façon de se nourrir, d’entretenir leur corps, de se soigner,…… ils sont sûrement devenus plus coquets aussi. Quand je dis « morphologie », je te signale que la voix dépend de la longueur des cordes vocales quand même. Il y a quelques années sur Diapason, il y a eu un grand article sur les pathologies des différents musiciens et les façons de mieux vivre avec les contractions, les douleurs, dûes en partie à la pratique de leur instrument. Comme des athlètes, les musiciens ont compris qu’il avait besoin d’entretenir leur corps eux aussi d’autant que – en plus des athlètes – leur carrière dure beaucoup plus longtemps.
C’est cela que je voulais dire. Vive l’hygiène de vie, vive le progrès, les massages en tout genre, le yoga, l’ostéopathie, la chiropractique, les soins de beauté, la nourriture saine,………….. jusqu’à Villazon qui a fait une psychanalyse qui a considérablement changé sa vie et lui a donné la force de continuer ce dur métier de ténor…… Il l’a raconté avec beaucoup d’humour sur France Musique il y a quelques années, à ses débuts à Paris.
Il m’est souvent arrivé de masser la nuque des chanteurs et des clavecinistes, tu sais. Ah, je me doutais – bien après l’avoir écrit – que ce commentaire était un peu dangeureux……. Dis-moi si ça te conforte ce que je t’écris s’il te plaît et merci de me donner l’occasion de rectifier le tir.
» La morphologie des musiciens en général s’est beaucoup améliorée : ils sont de plus en plus beaux ! » ?!?
N’est-ce pas un peu dangereux ? de penser cela ? … chère Bianca, si tu peux me permettre cette parenthèse amicale : y aurait-il donc un « physique idéal » pour exceller en musique ?… Aïe ! On ne va pas être d’accord…( Si ? ! )
Voyons cela : Qu’est-ce qui c’est amélioré ? la sélection ? Oui peut-être, certainement s’est-elle resserrée dans certains domaines … Faudrait peut-être s’interroger pourquoi alors ?…
Moi, je crois plutôt à une musique plurielle, vraie, vivante et contemporaine quand tous les musiciens, « charmants » et « moins charmants » , pourront s’exprimer librement , et se « montrer » se faire connaître, … au delà des jugements étriqués et conservateurs…
et quoi vous n’aimez pas les laiderons ?!! Pourtant Ravel a fait ce qu’il a pu ( souvenez-vous : « laideronnette » chantait-il…)
Vivent les impros ! Vive la musique aux instruments éphémères ! et vivent les beautés vraies , drues et sauvages, les chants du désert, les chants des montagnes, les voix rauques et les trilles des rossignols !
Vivent les beautés du monde, toutes celles qui désertent pour toujours nos couvertures de journaux de luxe et autres papiers glacés !
La musique, c’est tellement plus grand, que du catalogage, des boîtes de conserves, et autres étiquetages,…c’est de la lumière, un souffle, … universel,
on ne peut pas l’enfermer dans des modèles physiques types !
Pitié pour elle ! chers mélomanes !
j’en veux pour preuve, l’immense pianiste de jazz » Michel Pettrucciani » quel soleil que cet artiste, quelle beauté « vraie » !
(la « Belle Hélène », est belle, c’est vrai, mais ce n’est pas le problème , ce qui est important c’est qu’elle soit une grande pianiste ! )
pardonnez-moi ce cri du coeur chers amis ! Il fallait que je vous le dise !
Enfin, je pensais juste à une chose : à l’orgue , on n’évalue pas la beauté dun jeu d’orgue à la « taille » ou à la « hauteur » des tuyaux, il est des jeux d’orgue à la hauteur peut-être moins édifiante, mais très suaves et inégalés, dont le chant si personnel pourrait vous émouvoir, … et pour longtemps !
C’est la même chose pour les ténors et …les organistes ! (rires !!!)
amicalement
Mazurka
Ouh ! La vraie Bianca préfère les barytons, ils sont plus grands, plus beaux et plus élégants ! Les ténors roucoulent, les barytons déploient leurs graves. Oh ! Comme elle frémit de délice, la vraie Bianca, quand le son des barytons et des basses caresse ses oreilles. Oh, la vribration cosmique du baryton, caverneuse de la basse…. La vraie Bianca tend l’oreille vers les notes magiques…. attend le moment suprême, celui qui va la plonger dans les abîmes…. Tiens, ça me fait penser à la chanson de Gainsbourg pour Brigitte Bardot « je n’reconnais plus person’ en Harley Davidson…….. et les frémissements de la machine…….. » (censuré)
Mais Bianca se pâme quand elle entend la voix de Philippe Jarousky, celle de David Daniels, d’Andréas Scholl, ces mi-anges mi-démons. Leur voix est tellement masculine dans le déploiement de leur féminité (Caramba). Une femme ne peut pas chanter comme un homme. Ca a l’air idiot, mais c’est vrai ! La voix d’alto/haute-contre/contre-ténor/bas-dessus/sopraniste est bien une voix d’homme. Comme la femme ne peut pas faire des notes graves en voix de tête, elle les fait en voix de poitrine et -à moins d’être aussi extraordinaire que Bernarda Fink ou Sara Mingardo- la voix de poitrine ne donne pas aux notes graves cette lumière, cette magie que les hommes -eux- donnent avec leur voix de tête. Et en plus, Bianca sait bien que ces hommes sont de vrais hommes puisque les castrats n’existent plus. [Remarquez que les castats avaient auprès des femmes un succès fou !]
Quant aux ténors, ils continuent de roucouler… Avec leur petite taille, leur cou court et leur tendance à l’embonpoint. ils sont moins séduisants que les autres…… quoique…… il y a eu des exceptions (Placido Domingo par exemple) et la nouvelle génération de ténors avec Villazon en tête laisse augurer bien des espoirs. La morphologie des musiciens en général s’est beaucoup améliorée : ils sont de plus en plus beaux ! Un jour, un camarade baryton m’a dit en regardant la superbe Hélène Grimaux en couverture de Diapason : « on dirait Gala » !
Alors, pour s’amuser, on pourrait avancer que « l’Opéra c’est une soprane qui fait semblant de tomber amoureuse d’un ténor pour qu’une basse l’en empêche ! »
C’est comme dans la citation : « l’homme est un roseau pensant » / « la femme est un roseau dépensant…… On peut bien rire.