Qu’est-ce que la fugue? Quels en sont les ingrédients?
Dans la séquence intitulée La minute du professeur Solfêge, épine dorsale de l’émission Le cabaret classique de Jean-François Zygel, sur France Musique (voir la chronique de Mazurka), notre Cher Professeur s’est adjoint dimanche dernier les services de Stéphane Delplace pour répondre à ces questions en 4 mn chrono (sans les scories verbales que j’ai retirées), exemples à l’appui.
En voici donc la quintessence …/
Les explications de nos deux compêres : L’exemple fabriqué par S Delplace à partir de la chanson fétiche de JFZ « J’ai du bon tabac » (mais pourquoi donc JFZ qui n’est pas fumeur s’obstine t-il à nous proposer cette chansonnette pour illustrer ses propos? ) Joli, n’est-ce pas? Un peu simplet? Bon, alors voici un court extrait (les deux premiêres minutes) d’une fugue moderne, extraite des Vingt regards sur l’Enfant-Jésus d’Olivier MESSIAEN. (DVD de Roger MURARO).
Messiaen nous dit:
C’est une fugue. Le sujet n’est jamais présenté de la même façon : Dês la seconde entrée, il est changé de rythme et de registre. Remarquez le divertissement où¹ la voix supérieure traite le sujet en rythme non rétrogradable éliminé à droite et à gauche, où¹ la basse fortissimo répête un fragment du sujet en agrandissement asymétrique.
Un peu abscons ce laà¯us? Si peu ! 😉 Mon regret est de ne pouvoir mettre l’intégralité de cette fugue en ligne. 🙁
Tous ce qu’il disent est juste, ils ont leur façon de l’exprimer qui est bien plaisante, j’adore le cabaret classique, ce sont des bons musiciens et improvisateurs, mais pour expliquer ce qu’est une fugue rapidement, j’ai beaucoup mieux, en 15 minutes tout de même, c’est les 2 faces d’un vynil 45 tours didactique d’un ancien camarade, que j’ai repiqué sur une cassette audio à l’époque, et que tout à l’heure je vient de transformer en 0 et 1 avec Audacity.
C’est très bien fait, le monsieur parle très clairement d’une voix très agréable, avec des exemples tirés de la fugue à 4 voix en Sol mineur du premier livre du clavecin bien tempéré de Jean-Sébastien BACH, transcrite pour basson, clarinette basse, clarinette en si bémol et haubois, ce qui facilite beaucoup la distinction des voix ; et la leçon n’est pas que théorique puisqu’à la fin, le monsieur explique bien que « il sagit dans la fugue de parvenir à la beauté par les moyens de la science …/… qu’il y a une logique profondément harmonieuse dans toute fugue belle (sic) une logique musicale et par conséquent humaine …/… l’instinct musical et l’inspiration y ont leur mot à dire …/… il faut d’abord choisir pour sujet un beau thème, il faut ensuite dans la foule des combinaisons possibles retenir les plus séduisantes les plus heureuses, il faut varier le nombre des voix qui dialoguent et donner l’impression que le développement de la fugue se déroule comme la croissance naturelle d’un bel être vivant… » j’en pleure de joie ; et plus loin il conclu : « la fugue n’est pas qu’un jeu de mots croisés, mais bien une des plus belle et des plus hautes d’entre les formes musicales. » Je suis sà»r qu’après avoir écouter cette leçon, n’importe qui peut faire une belle fugue.
Comme je n’ai pas encore retrouvé ce camarade, son vynil, et avec le nom du monsieurs qui cause bien, je cherchai donc sur l’internet des traces de cette petite merveille avec la concaténation : "Qu’est-ce que la fugue", puisque c’est par ces mots que commence la leçon, et je n’ai trouvé que ta page Jean-Louis 😉 Ca va donc m’encourager à retranscrire en texte ce cours sur ma page perso, avec seulement les exemples musicaux sonores, et sans oublier à côté, de parler aussi de toutes les belles fugues que j’aime, comme par exemple, celle de la fin du deuxième acte de l’opéra : "Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg" de Richard Wagner.