Un piano … pour une musique de rêve !

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
(en songeant à  Verlaine)
d’un piano inconnu que j’entends au loin.
Il s’en vient, porté par les vents.
Je me souviens qu’il est doux et sonore
mystérieux, envoûtant.
Et soudain, les vents me l’offrent,
en hurlant? en riant? Rêve mystérieux ! Musiques d’ébêne ou d’acajou, sonorités profondes et subtiles ! Certes, les musiciens sont souvent ovationnés aprês un concert, une lecture-confèrence ou une « leçon »… Parfois même de beaux bouquets de fleurs leur sont offerts. Mais combien ont la chance de recevoir, comme moi….
Continuer la lecture de Un piano … pour une musique de rêve !

Les Pêcheurs de Perles : un chef d’ œuvre à  redécouvrir

(Notre rédacteur invité Yves Rinaldi signe cette chronique).

Créé le 30 septembre 1863 à l’Opéra Comique, « Les Pêcheurs de Perles » est un opéra en trois actes d’un jeune compositeur âgé d’à peine 25 ans : Georges Bizet. La France, lancée en pleine aventure coloniale, connaît une vague orientaliste dans les arts, juste retour de l’exploration et de la découverte d’autres horizons et d’autres cultures. On ne dira jamais assez combien les expositions universelles qui vont se succéder à partir du début de la décennie 1850 vont jouer un rôle décisif dans l’évolution des arts européens et français

notamment. 

Georges Bizet

Avec « Les Pêcheurs de Perles » dont l’action se situe au Sri-Lanka alors dénommé Ceylan, Bizet inaugure un genre qui connaîtra son apogée avec « Lakmé » (1883), célèbre opéra de Léo Delibes qui se déroule dans les Indes colonisées par les anglais. Les deux opéras ont en commun de jeter un regard nouveau sur le phénomène de l’intolérance religieuse – hindoue en l’occurrence -, hélas toujours d’actualité. Autant le texte mis en musique par Delibes en fait le moteur dramatique de son œuvre, autant pour les deux librettistes de Bizet, Michel Carré et Eugêne Cormon, l’interdit religieux articule l’action au second plan, l’amour et l’amitié demeurant les fils conducteurs de cet opéra. Le thême de l’intolérance religieuse n’était pas nouveau. L’opéra « La Juive » d’E-F.Halévy l’avait déjà  courageusement mis en scêne en 1834, suscitant l’admiration des plus grands compositeurs de l’époque, Berlioz et Wagner pour ne citer qu’eux. L’Opéra de Paris a eu la judicieuse idée de le reprogrammer cette saison derniêre, histoire de nous rappeler que « La Juive » fut un des plus grands succês de la scêne lyrique jusque dans les années 1930. Continuer la lecture de Les Pêcheurs de Perles : un chef d’ œuvre à  redécouvrir

REGINE CRESPIN EXCOMMUNIEE PAR LA « CULTURE MEDIATICO-PUBLICITAIRE »

(C’est Yves Rinaldi, rédacteur invité qui signe cette chronique)
Le silence assourdissant des grands médias, médias « grand public » autoproclamés, sur la disparition de Régine Crespin, illustre parfaitement l’état de déréliction intellectuelle dans laquelle la « culture médiatico-publicitaire » a plongé les esprits.

«Avec la mort de cette grande représentante de l’art lyrique, disparaît un des symboles les plus forts de l’excellence artistique» (Y.Rinaldi)

Depuis l’êre Jack Lang, c’est à  dire le début des années 80, la logique mercantile et médiatique s’est insidieusement insinué dans les plus hautes sphêres de la culture en France. Sous le fallacieux prétexte que la culture traditionnelle était devenue élitiste et surannée, le ministêre de la culture a voulu « dépoussiérer » la culture en l’infléchissant de deux façons :
par la légitimation économique et par l’événementiel .
Continuer la lecture de REGINE CRESPIN EXCOMMUNIEE PAR LA « CULTURE MEDIATICO-PUBLICITAIRE »